Elle en a les atouts.Moteur à refroidissement liquide, alimentation par injection et transmission finale par cardan, Yamaha propose une moto à mi-chemin entre les grosses GT et les routières sportives avec un couple de presque 13 mkg à seulement 6000 tr/mn, une puissance de 106 ch à 8500 tr/mn, un poids à sec de 237 kg, un double catalyseur et une partie cycle moderne. Mais on note aussi un retour vers plus de classicisme comme l’abandon des culasses à cinq soupapes de la R1 ou de la partie cycle trop futuriste de la GTS. Au chapitre équipement, la FJR offre un carénage intégral, une bulle réglable en hauteur, un réservoir de 25 litres (en acier... pour la sacoche !), des feux de détresse, un porte-paquets ou encore un système d’ancrage des valises intégré. Celles-ci sont "chichement" proposées en option tout comme les poignées chauffantes et les déflecteurs inférieurs de carénage. Quant à l’ABS, pas question d’en disposer pour le moment, même en option.

D’emblée, le contact avec la FJR est rassurant. Poser les pieds à terre, pour une personne de 1,70 m, ne pose aucun problème. La position de conduite est naturelle et il suffit de quelques kilomètres pour découvrir une moto maniable. La douceur des commandes, la progressivité de l’embrayage, la souplesse et la disponibilité du moteur ou encore un centre de gravité relativement bas et une partie cycle équilibrée sont autant d’éléments qui contribuent à rendre cette moto à la porté de tous. Mais attention, cette facilité ne doit pas faire oublier que la FJR est presque aussi rapide qu’une sportive malgré son poids. Bluffant !

Sur route, cette puissance et le couple camionesque du moteur sont un véritable régal pour rouler chargés sans devoir jouer constamment avec l’excellente boite de vitesses. Il n’y a qu’un quatre cylindres sur le marché pour offrir autant de couple et de plaisir : celui de la Suzuki GSX-R 1300 !

Sur autoroute, en duo, avec valises et bulle en position 3/4 haute, le régime idéal se situe aux environs de 5500 tr/mn. La consommation reste alors raisonnable (7,5 l) et le confort optimal. La bulle réglable est efficace mais il faut trouver le point exact entre la poussée avant et arrière de l’air au niveau de la tête... et recommencer l’opération à chaque mise en route de la machine puisqu’elle se baisse à chaque fois que le contact est coupé. La tenue de route est simplement parfaite. Un vrai rail même avec les suspensions réglées souples et les valises pleines, il faut rouler à plus de 200 km/h, pour commencer à ressentir les premiers louvoiements.

Sur les routes tortueuses et défoncées, il faut vraiment adopter une conduite sportive pour trouver ses limites, et encore il n’y a que la garde au sol et une certaine inertie due au poids qui empêchent cela. Pour le reste, la FJR étonne par son équilibre. La progressivité et le confort des suspensions, la facilité à inscrire la moto en virage, une transmission à cardan qui se fait oublier, un freinage puissant et progressif ou encore un frein moteur omniprésent, sont autant de critères fondamentaux lorsque l’on aime rouler longtemps et en sécurité. La FJR a le mérite d’offrir tout cela et de le proposer sans modération, surtout coté frein moteur, aussi impressionnant que celui d’un twin.

Certes, le prix est considérable. Mais dans ce cas précis, il faut s’interroger sur la notion de rapport qualité/prix. Dans ce domaine elle risque de ne pas être la dernière au moment du choix.

Extrait du motomag N°175

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