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Une manifestation de motards ? Au coeur de l’hiver et en pleine vacances scolaires ? Il n’y aura personne s’est-on peut-être dit à la mairie de Vincennes ? Erreur. Il y avait du monde, beaucoup de monde ce samedi sur l’esplanade du château de Vincennes. Ce n’était pas tant pour le plaisir de la balade à moto, cette manifestation étant sans doute la plus courte en distance jamais organisée par la FFMC : pas même 2 km. Et pourtant il y avait du monde.

Une problématique qui deviendra rapidement nationale
Parmi eux, certains étaient même venus de loin tels Gaëlle et Jean qui ont enfourché leur machine le matin même à Arras pour soutenir les copains franciliens. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle et que l’enjeu, aujourd’hui très local, risque fort de devenir national sous peu. Car depuis la réforme du stationnement, rentré en vigueur au 1er janvier et l’avènement des nouveaux parcmètres qui n’imposent plus de disposer une preuve de paiement derrière son pare-brise, le champ est plus libre que jamais pour ceux qui voudraient imposer le stationnement payant aux 2-roues. Et c’est précisément dans cette brèche que s’est engouffré Vincennes et Charenton-le-Pont qui lui embrayera le pas le 2 avril. Gageons que bien des municipalités françaises observent Vincennes du coin de l’oeil pour savoir si elles peuvent, ou non, tenter le coup du stationnement moto payant à leur tour.

La FFMC sur le pont
Dès l’annonce de Vincennes, la FFMC Paris petite couronne s’est rapprochée de la municipalité. Malgré un échange cordial avec Christophe Boissière, adjoint à la maire de Vincennes en charge de la voirie et des transports, les propositions de la Fédération pour la gratuité en échange de solution de stationnement sécuritaire pour les autres usagers (stationnement en aval et en amont des passages piétons pour améliorer la visibilité), n’a pour le moment pas été retenue. La municipalité veut faire payer les motards. S’agit-il pour Vincennes, comme nous l’a suggéré une promeneuse montreuilloise, de « financer de la sorte les travaux que la municipalité ne cesse de réaliser. Vincennes n’est pourtant pas la commune la plus pauvre d’Île-de-France » complète notre interlocutrice.

Retirer un nouvel atout à la moto
De la même façon, Stéphane s’interroge sur le bien-fondé de la stratégie de Vincennes. « Si le stationnement devient payant pour les motos, certains prendront sans doute leur voiture, ne serait-ce que pour éviter de s’exposer au froid en cette saison. Veut-on créer encore plus d’encombrement qu’il n’y en à déjà en région parisienne ? » s’interroge l’homme venu au guidon d’une Honda NC700. De la même façon, une caviste installée dans la rue commerçante de Vincennes se demande quel objectif poursuit ainsi la commune : « Il serait bon que les politiques comprennent que nous ne pouvons - ou ne voulons - pas tous nous mettre au vélo ». D’une manière générale, les commerçants de Vincennes se plaignent de la semi-piétonnisation de certaines rues qui s’est soldée par une baisse de 30% de leur chiffre d’affaire.

Rendez-vous prévu avec la maire de Vincennes
Après sa courte balade dans Vincennes - sans omettre le traditionnel masquage de radar -, le long défilé de motards s’est arrêté devant la mairie, bloquant alors littéralement son centre ville. Une délégation de la FFMC y a été reçue. Au sortir de cet entretien, le coordinateur Jean-marc Belotti a confié avoir obtenu la promesse d’un rendez-vous avec Charlotte Libert-Albanel, la maire de Vincennes, afin d’avancer sur ce dossier en concertation. La rencontre aura lieu vendredi 2 mars à 18h30 lui a-t-on fait savoir depuis. A suivre donc.

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