Pour la 2e année consécutive, le salon Moto Légende débute le vendredi matin et non plus le vendredi après-midi. L’organisateur espère sans doute parvenir ainsi à absorber l’affluence grandissante de ce rendez-vous automnal. Une « feinte » qui a déjà montré ses limites cette année avec les 16 200 m2 du hall du Parc Floral pleins à craquer dès l’ouverture.

Un salon éclectique
L’engouement pour le vintage, très en vogue depuis une dizaine d’années, ne saurait expliquer à lui seul le succès de ce salon même s’il reste un lieu de prédilection pour les amateurs du genre. Sans grande surprise les quelques constructeurs présents privilégient l’exposition de leurs modèles néorétros : V7 et V9 chez Guzzi, Scrambler, Street Twin et Street Scrambler chez Triumph. Indian accordait pour sa part une place de choix à sa nouvelle FTR, quand Yamaha se concentrait sur les 20 ans de sa R1. Signalons aussi la très belle exposition Triumph. Les autres grands constructeurs, aux poches sans doute allégées par les trois récents salons internationaux (Cologne, Paris, Milan), ont choisi de ne pas exposer à Moto Légende. Pour autant, il est possible d’admirer au parc floral des Honda, Suzuki, Kawa, Ducati, etc. Il suffit pour cela de se rendre sur les stands des clubs.

Le charme des petits exposants
Si Moto Légende est un salon à part dans la galaxie 2-roues, cela tient à la synthèse réussie entre l’univers des constructeurs et celui des moto-clubs. De nombreux amateurs tiennent ici un stand pour partager leur amour de telle ou telle marque avec les visiteurs. Ainsi Gérard, dit « Zorgol », a fière allure sur son Ural, évidemment attelée. Le stand de l’association qu’il préside - Ural france - ne lui a coûté que 90 € et lui permet de vanter les mérites des machines russes à « tous ces motards attirés par le vintage. Une Ural, c’est des émotions à la pelle. T’as toujours un pincement au coeur quand tu pars. Et quand tu arrives, tu remercies ta moto comme tu remercierais un cheval d’avoir eu la gentillesse de t’amener là où tu le souhaitais. C’est sûr que ça demande plus d’entretien et d’attention que mon ancienne 900 Diversion avec lequel je m’ennuyais parce qu’il n’y avait rien à faire dessus. Quand tu roules en Ural, il faut savoir donner du temps au temps. Tu ne dépasses pas les 80, tu vidanges souvent, tu bricoles. C’est une moto parfaite pour un retraité qui a tout son temps devant lui ».

Retraités
Et c’est vrai que le salon Moto Légende attire plus de tempes grisonnantes que d’ados. Au point d’alimenter quelques inquiétudes sur la relève. Ainsi Christian Barrois, qui tient une concession Benelli, doit bien reconnaître le « peu de nouveautés dans l’ancienne ». Si certains se demandent qui reprendra le flambeau motocycliste dans quelques années, d’autres se réjouissent de cette affluence de jeunes retraités, notamment tous les marchands présents sur la bourse d’échange. Eux savent que rien ne vaut un senior pour trouver le temps de chiner la bonne pièce qui restaurera avec succès la machine de son adolescence.

Retrouvez ici notre reportage vidéo sur ce 21e Moto légende.

Publicité