Assassinats, prises d’otages : la moto serait un véhicule privilégié des talibans. Son usage a été interdit dans 5 des 34 provinces afghanes, nous apprend Le Point.

Lutte contre le terrorisme
En Afghanistan, la facilité de déplacement d’une moto en ferait un atout indéniable pour les talibans. « Certains crimes, en particulier les prises d’otages et les assassinats ciblés, sont le plus souvent l’œuvre d’hommes à moto », explique le général Rahmatullah Safi, chef de la police provinciale d’Herat (ouest), au Wall Street Journal, cité par Le Point.

Alors, à Herat comme à Wardak (centre), Zabul (sud), Paktika et Ghazni (est), il a été décidé de restreindre, voire d’interdire la circulation à moto. De fait, des cinq provinces concernées, seule Herat autorise encore la circulation en deux-roues motorisé pour les familles ; les hommes uniquement y sont interdits de moto. Car, étant donné le mode opératoire des terroristes (un conducteur, un tireur en passager), « deux hommes sur une moto, c’est louche », affirme au Wall Street Journal Sayed Fazlullah Wahidi, le gouverneur d’Herat. Dans les quatre autres provinces, l’interdiction est totale.

L’un des moyens de transport les plus utilisés
Mais si l’interdiction met quelques bâtons dans les roues des talibans, elle pénalise aussi la population : la moto est l’un des moyens de transport les plus utilisés en Afghanistan. « La voiture est bien trop chère pour la plupart des gens, explique au Point Ziaullah, jeune Afghan expatrié aux États-Unis. Ils ont besoin de leur moto pour travailler, se déplacer, aller à l’hôpital... Ça me paraît impossible de les interdire complètement !

Sans compter que la province d’Herat fourmille d’usines d’assemblage de deux-roues motorisés… Selon Parwiz Faqiri, directeur de l’usine de fabrication Pamir Cyclet, « s’ils maintiennent l’interdiction des motos, cela mettrait beaucoup de monde au chômage ». Et Habiba Sarabi, l’ancienne gouverneur de Bamiyan, d’ajouter qu’il « en faut plus pour arrêter les talibans. La plupart du temps, cela ne fait que compliquer la vie des honnêtes gens ».


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