Résultat : 80,6 % des accidents se déroulent à l’avant de la moto et plus de 50 % des blessures mortelles sont localisées sur la partie supérieure de l’organisme. Le premier modèle d’airbag a donc été développé dans le but de protéger selon cette double constation.
Airbag moto : des contraintes particulières
Les constituants doivent répondre à une situation particulièrement complexe : faible distance entre le pilote et la roue avant, temps de déclenchement très court, exposition du matériel aux intempéries, diversité des situations d’accident (percussion, glissade)...
Ainsi, les techniques et le savoir-faire issu de l’univers automobile ont été privilégiés et adaptés aux spécificités des deux-roues. Exemple, le coussin de 60 litres, qui se déploie en moins de 80 ms par l’intermédiaire de deux générateurs de gaz, doit rester gonflé 6 secondes pour amortir les impacts de la chute ; une contrainte inédite pour l’équipementier (Zodiac Automotive) chargé du développement.
La détection du choc est confiée à des accéléromètres 3D attaché à chacun des fourreaux de fourche. Cette fixation permet de préserver l’intégrité – mais pas l’esthétique – de la moto. Ils sont reliés à une centrale électronique par une liaison radio. Les risques d’interférences sont éliminés par un système d’identification et d’appairage comparable au Bluetooth.
Un système « d’autodiagnostic » signale sur un boîtier l’état de forme du système. L’autonomie est assurée par deux piles qui doivent être remplacées chaque année.
Comme la boîte noire d’un avion
Le déclenchement intervient seulement en cas de choc extrême. Ainsi, les caractéristiques des dos d’âne, nids-de-poule ou montées de trottoirs ont été intégrées pour prévenir tout gonflage prématuré.
Par conséquent, en cas de glissade, le gilet se gonfle uniquement si la moto heurte un obstacle et si le pilote se trouve à portée des capteurs (10-15 m maxi). Les renforts d’articulations ont toujours leur utilité !
À noter que cet airbag est comparable à la boîte noire d’un avion. Les informations dynamiques sont enregistrées, et récupérables, pendant les 100 ms qui précèdent et suivent l’accident. Ces données sont destinées à alimenter la base de données du constructeur. Espérons qu’elles resteront confidentielles et ne tombent pas entre les mains de la justice ou des assureurs.
Le gilet sera disponible en trois tailles et deux coloris (noir ou jaune fluo). D’autres développements (vestes, sac à dos...) devraient intervenir dans la foulée.