Essai

La Mana est certainement la moto des contrastes. Dotée d’un variateur
et d’une transmission par chaîne, elle peine à trouver son public : pas assez
roadster pour les uns, trop scooter pour les autres. Et si la version GT venait lui donner la personnalité qu’on attendait ?
En lui greffant un carénage frontal et des valises, Aprilia la renforce dans un registre qui lui convient à merveille : la conduite touristique. Et le cadre montagneux de cette présentation à la presse l’a idéalement démontré.

Installé confortablement malgré des pieds un peu trop avancés, on apprécie la tranquillité apportée par le mode « tout automatique ». Le gros bicylindre de 850 cm3 s’ébroue avec plus ou moins de douceur selon la cartographie sélectionnée (sport, tourisme, pluie), mais toujours avec le couple nécessaire pour emmener armes et bagages sur les pentes les plus ardues.
L’adjonction d’une tête de fourche et le supplément pondéral qui en découle (environ 30 kg) n’entravent pas la bonne maniabilité de la moto. La bulle, elle, abrite bien le buste.

Outre des paysages vertigineux, la montagne offre un terrain de jeu appelant le mode « mécanique ». Selon l’envie, les faux rapports de la transmission – façon boîte séquentielle – se changent à la main, via deux boutons-poussoirs, ou au pied, via le sélecteur, levier d’embrayage excepté.
Ce plaisir trouve toutefois vite ses limites en usage sportif. La moto se tortille en courbe, et les repose-pieds ont tôt fait de frotter. De plus, le freinage, correct en temps normal, faiblit. L’ABS – qui apparaît sur ce modèle – rassure par son efficacité et sa relative discrétion.

Verdict. Désormais disponible en trois versions (standard, ABS et GT ABS), la Mana élargit le champ de sa clientèle potentielle. À 10 599 €, son tarif peut convaincre les voyageurs adeptes de nouvelles façons de rouler.

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