Au secours, Sato revient ! Le dessinateur, rendu célèbre dans le milieu de la BD moto avec la série « Même pas peeur… », a (enfin !) repris les crayons, et fait son come-back avec un nouveau personnage, Steve Mc Twin.

On l’avait perdu de vue en plein conflit. Le Sato des « Même pas peeur… » s’était brouillé avec sa maison d’édition, Joker, pour une sombre histoire de droits d’auteur. On pensait que le dessinateur se faisait petit, planqué au fond de sa Loire rurale d’adoption. C’était pire. L’homme blessé pansait ses plaies entre antidépresseurs et antidouleur…

Un petit miracle
« Je suis tombé sur un éditeur mal intentionné, qui ne m’a pas payé tout ce qu’il me devait », racontait Sato récemment. « Un numéro 4 est même sorti à mon insu, et des dessinateurs français ont été contactés pour publier un numéro 5 ! Un collègue motard m’est venu en aide, et je suis en procès mais la justice belge doit être à vapeur. En France, le syndicat des auteurs compositeurs attaque l’éditeur pour contrefaçon… C’est une histoire pourrie qui m’a fait vivre trois ans d’enfer, revenus zéro, j’ai bouffé toutes mes économies. Du coup, la sortie de Steve Mc Twin, c’est un petit miracle. »

Un petit miracle, que l’on savoure à la hauteur de ce récit douloureux. La maison prestigieuse qu’est Dargaud est venue chercher Sato pour lui proposer de l’éditer. Ça change ! Douce ironie de l’histoire, le bonhomme l’avait contactée à ses débuts, dans les années 2000. Entretemps, les « Même pas peeur… » ont rencontré leur public, et la boucle est bouclée.

Steve Mc Twin, pur motard
Si ce tome 1 des aventures de Steve Mc Twin n’atteint pas les sommets de l’humour motard des premiers Joe Bar Team (qui pourrait rééditer l’exploit ? Les éditeurs cherchent encore…), la dérision et la précision du dessin mécanique sont au rendez-vous.

Sato nous sert un album de « pur » motard. Sur une ou deux planches par histoire, il croque les mésaventures d’une bande de copains qui ne ratent pas une occasion de mettre gaaaz à la barbe de la gendarmerie.

Tout le monde en prend pour son grade, les forces de l’ordre qui se régalent à réprimer à tout va, les automobilistes incrédules et les motards frondeurs dont il croque la légendaire mauvaise foi. Un album chargé d’autodérision et aux motos fidèlement dessinées.

Seule concession à l’éditeur grand public qu’est Dargaud, le frein est mis sur le langage peu châtié dont abusait Sato dans ses albums précédents. Ce n’est pas un mal.

Une BD, donc, destinée aux motards fans de bitume… À ne surtout pas mettre dans les mains du ministre de l’Intérieur !

BD : « Steve Mc Twin, tome 1 Même pas Maaal… », par Sato, éditions Dargaud, 48 pages, 22, 5 x 29,5 cm ; 11,99 €.

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