Cette journée a été organisée à la suite de l’annonce des mauvais résultats des accidents de moto en 2009. Les deux-roues seraient les premiers concernés, la mortalité routière de cette catégorie étant, selon la Préfecture de police de Paris, en augmentation. En Ile-de-France, sur les neuf premiers mois de 2009, 167 motocyclistes ont perdu la vie ; cela représente 48 % des 347 personnes décédées sur les routes franciliennes durant cette période.

Dès la matinée, les premiers élèves arrivent sur le Circuit Carole. En petit groupe, accompagnés de leurs professeurs, ils suivent différents ateliers.

Prévention répression
S’initier sur un simulateur, connaître les gestes de premiers secours, essayer des lunettes reproduisant un état alcoolique, découvrir l’équipement pour se protéger en deux-roues ou bien tester les angles morts d’un camion, tels étaient les thèmes qui leur étaient proposés.

Plusieurs pistes d’initiation au pilotage d’un deux-roues étaient à leur disposition. Mais une opération organisée par la Préfecture de police ne pouvait se passer sans une présentation des différents matériels répressifs utilisés par les forces de l’ordre lors des contrôles routiers. Curvomètre, banc de contrôle mobile permettant de contrôler la vitesse des scooters, sonomètre, jumelles en tout genre, radars « hibou »… même la célèbre Subaru aux couleurs de la gendarmerie n’était pas oubliée.

Crash test
L’apothéose de la journée fut le crash-test grandeur nature d’accident de scooter : un mannequin sur un deux-roues, prénommé Alex, qui se fait percuter à 50 Km/h par une voiture. Le choc est violent, projetant le scooter à près de cinquante mètres, de quoi montrer au spectateur présent que rouler en deux-roues, c’est dangereux !
L’accident simulé a le mérite d’alerter les jeunes y assistant, mais s’en souviendront-ils quelques jours plus tard ? Le point positif de cet exemple demeure que le jeune en scoot’ est présenté comme la victime d’un conducteur au volant, et au téléphone.

« L’automobiliste nous est présenté en train de téléphoner avec un kit main libre, et il grille un stop quand il percute le scooter, c’est un message différent de ce que l’on a l’habitude d’entendre », confie Marc Bertrand, en charge de la sécurité routière à la FFMC. S’en suit l’intervention des pompiers, simulant une réanimation de la victime. Et comme il est plutôt mal en point, c’est vers un hélicoptère, qui vient d’atterrir sur la piste, que le patient est évacué.

Que reste-t-il ?
Une véritable scène de vie, diront les responsables. Mais on peut se poser la question de ce qu’il va rester d’une telle journée dans la tête des jeunes. Les messages de prévention, l’initiation en cyclo, l’observation au travers des jumelles radars ou bien le crash test du scooter avec l’hélicoptère ? Une action de ce type et de cette envergure est rare en région parisienne, et elle a eu le mérite d’exister.

Certains diront même que la police est mieux à faire ainsi de la prévention que d’être au bord des routes à contrôler. Mais un déploiement d’autant de forces de l’ordre, et surtout de tels moyens financiers (un vol d’hélicoptère, ça coûte cher !) pour 500 élèves, cela s’apparente plus à une superbe opération de communication qu’à une réelle action de sensibilisation/prévention.

L’invité surprise : le gilet jaune
Une vingtaine d’adultes, jeunes permis moto et automobilistes adeptes du 125 cm3, s’étaient rendu le matin même sur cinq points d’accidents de deux-roues survenus réellement dans la capitale. À leur retour au circuit Carole, ils étaient tous équipés d’un flambant gilet jaune offert par la préfecture, sur lequel était inscrit « Soyons visibles » ! De même, les écoliers se sont vus remettre une chasuble fluo à leur descente de car… Simple cadeau ou bien annonce d’une future loi qui serait en préparation ? En tout cas, ils ne sont pas passés inaperçus dans le paddock.

Travaux en urgence

Dans son édition de novembre 2009, Moto Magazine insiste sur la dégradation que subit le circuit Carole depuis plusieurs années. L’infrastructure est mal en point. Un signe flagrant de vieillissement est apparu quelques jours avant l’opération : un boulon sur l’un des quatre mâts d’éclairage a cassé net, bouffé par la rouille. Le mât s’est écrasé au sol… Afin d’éviter le moindre problème de sécurité, le Conseil général de Seine-Saint-Denis a fait démonter en catastrophe les quatre dispositifs lumineux dangereux… Et les ouvriers, ils portaient des gilets rétro-réfléchissants ?

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