Comparatifs

À l’opposé, un artisan comme Produc’Side commercialise l’un des side-cars les moins chers du marché, bien aidé en cela par la concurrence acharnée que se livrent les Japonais sur le segment du roadster de forte cylindrée. La récente Suzuki 1250 Bandit s’accouple ainsi à un joli petit panier comme le Joke’R 2 pour une facture globale de 15 950 euros .

Succès commercial garanti, même si l’arrivée d’un troisième larron, le canadien Can-Am, pourrait bientôt bouleverser la donne. Pour une somme à peine plus élevée, l’ambitieux Spyder offre en effet une géométrie unique et une originalité sans pareille : deux roues symétriques à l’avant, une seule à l’arrière et un look à tomber par terre. Une troisième philosophie du 3-roues et de la route, que nous avons pu comparer, en exclusivité, aux deux références précédemment citées.

Prise en main : en terrain (presque) connu

En toute logique, le motard se sent immédiatement à son aise aux commandes de la Suzuki. Elle est d’ailleurs la seule à lui être réservée, les deux autres machines pouvant indifféremment être conduites avec un permis A ou B.

Mais les apparences sont trompeuses et la dissymétrie du side-car exige un vrai mode d’emploi. Voire une certaine expérience pour ne pas se laisser embarquer par la présence d’un tel poids mort à sa droite : un stage initiatique reste donc vivement conseillé.
Cette précaution prise, le Joke’R se laisse facilement apprivoiser. Son excellent rayon de braquage compense l’absence de marche arrière, sa direction se montre neutre et relativement légère ; parfait.

Doté d’une position de conduite assez proche mais d’une selle plus large, le Can-Am invite également à une ambiance typiquement moto. Ambiance à peine troublée par l’absence de levier à la main droite, tout le système de freinage étant commandé au pied droit.

Une vraie marche arrière mécanique vient compenser un rayon de braquage déjà plus important. La partie la plus large du véhicule étant située à l’avant, le placement sur la chaussée s’avère intuitif. Le novice abordera cependant les premiers virages avec prudence, troublé par des manœuvres ne faisant pas appel au contre-braquage et les effets de la force centrifuge.

Ses dimensions imposantes et ses commandes atypiques le laissaient supposer : le Celtik est incontestablement l’engin le plus déroutant du lot. Si sa position de conduite rappelle celle d’un custom « normal » (par opposition à celle d’un chopper), ses larges marchepieds avec seulement deux pédales à droite comme ses poignées fixes et dépourvues de leviers nécessitent un temps d’accoutumance.

Mais s’il est une commande à laquelle personne ne se fera jamais, c’est bien celle de la marche arrière et du point mort, petit levier situé sous la cuisse gauche et d’une dureté abominable (les modèles de série bénéficient toutefois d’une modification).
Direction lourde, obligation de garder le pied sur le frein pour ne pas avancer à l’arrêt, rayon de braquage immense, largeur du train arrière délicate à estimer, la circonspection s’impose.

Verdict

Si le Celtik offre probablement les meilleures prestations dynamiques que l’on puisse espérer d’un trike, il n’en touche pas moins aux limites du genre. Taillé pour la frime et les vitesses légales, voire pour le tourisme estival, l’engin s’adresse à une clientèle fortunée n’ayant que peu ou pas de références en matière de moto.

Le cas du Spyder mérite l’attention d’un plus large public, autant en raison de son tarif beaucoup plus abordable que de sa facilité de prise en main. Bien moins radical que ses lignes ne le laissent supposer, il offre de nouvelles sensations sans renier une certaine polyvalence. Des arguments auxquels les motards ne seront pas insensibles.
Reste le cas du couple Bandit-Joke’R, qui, s’il souffre d’exiger une initiation à la conduite, profite d’un indéfectible capital sympathie. Mieux, en dépit de son prix serré, il ne démérite jamais et offre des performances de tout premier plan. Décidément, rien ne ressemble plus à une moto qu’un side-car !

Avec l’active collaboration de Jean Larquier et Éric Chambard

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