Comparatifs

La Yam’ n’attire pas non plus les regards avec son look « made in China », mais la frime n’est pas son registre. Les deux Kawa, en revanche, se la jouent séductrices à fond. Même si l’échappement de la Ninja relève de la faute de goût, les vertes interpellent l’œil et donnent envie d’en voir plus !

Prise en main : L’habit ne fait pas le confort.

De plus près, la KLX avec son cadre en faux-alu-véritable, sa selle en bois et ses pneus à tétines semble sortir d’un enduro. Les petits gabarits attendront d’être en selle pour écarter l’escabeau. L’amorto très mou (mais réglable dans tous les sens) permet ensuite de poser facilement les pieds par terre.
- Sans être un supplice, la KLX trouve un allié pour le confort : un miniréservoir qui n’offre que 120km d’autonomie... C’est l’occasion pour la troupe de se réchauffer à la hauteur de Troyes, où il fait aussi froid que gris. Le plus dur à supporter à moto !

Les petits, toujours eux, apprécieront la Ninja, sur laquelle les grands auront du mal à s’encastrer sans plaquer les jambes sur les angles du réservoir (17litres). Tandis qu’on a le buste fléchi et qu’on est en position d’appui sur les poignets, avec des commandes légèrement reculées, la selle à dosseret associée à un amortisseur ferme se révèle plus confortable qu’il n’y paraît.
- Le scoot, en revanche, avec sa longue et large selle, promet moelleux et confort. Mais la position très en avant brise ce rêve : les pieds viennent naturellement à la verticale, et les jambes se recroquevillent aussitôt.
- Et si l’on avance les pieds, c’est le dos qui devient zone de souffrance. Sur ce point, la discrète YBR se révèle la plus confortable, malgré des protections inexistantes. Nous les aurions vivement appréciées pour gagner la région la plus froide de France, d’autant que son réservoir de 20 litres offre une sérieuse autonomie de 400 km.

Moteur : Bi ou mono, même combat !

Côté mécanique, le monocylindre injecté s’impose, sauf sur la Ninja, la plus puissante du lot avec 31 ch, qui est équipée d’un bicylindre. Bien servi par une boîte douce, le bi fonctionne dans les bas régimes, comme le mono des copains. Un comportement salutaire qui permet d’appréhender la neige sans trop serrer les fesses !
- Mais à partir de 7000tr/min, il change de comportement, devient hurleur et agressif, et pousse à l’arsouille. Il est facile de croiser à 130km/h (à 9000 tr/min) et de le solliciter comme un deux-temps (zone rouge à 13000 tr/min) pour aborder le relief sinueux des montagnes.
- En descendant à travers un paysage bien enneigé vers Saint-Claude (Jura) –où l’on fabrique les célèbres pipes–, la Ninja distance sans coup férir ses petites camarades, même si ses performances sont loin d’être impressionnantes.

Le mono de la KLX, avec son architecture moderne, laissait espérer une attitude similaire. Il n’en fut rien. Les 23ch exprimés au banc ont eu bien du mal à parler sur le terrain ! Malgré une zone rouge située à 10500 tr/min, un double arbre à cames en tête et un refroidissement liquide, il faudra l’énergie du désespoir pour accrocher 8500 tr/min sur les intermédiaires et 7000 tr/min sur le dernier rapport (un petit 110km/h)... sur le plat et sans vent. -Seul Bruno, le poids plume de l’équipe, atteindra les 120km/h. Le Piaggio X7 dispose d’un moteur qui offre toute satisfaction. Bien secondé par son variateur, le mono accélère sans s’essouffler de 0 à 130 km/h.
- À l’abri derrière le tablier et le petit pare-brise, son conducteur peut tout à fait emprunter les autoroutes sans être puni derrière les camions. Le moteur reste disponible, tout en se montrant moins gourmand : 3.5 l aux 100.

De son côté, le mono Yamaha poursuit une autre logique. Élaboré sur une architecture à l’ancienne (refroidi par air et deux soupapes), il offre un authentique comportement de mono (compte tenu de sa cylindrée). Comprenez que rouler aux bas régimes reste agréable.
- En chevauchant la petite Yam’, inutile en effet de chercher à atteindre la zone rouge (située à 10000 tr/min), le milieu du compte-tours lui convient bien, même s’il faut grimper à 6000-7000 tr/min pour rouler entre 90 et 110km/h. La boîte ferme mais précise se contente de 5 rapports. Ce mono discret fait son boulot sans faillir et permet de croiser à 130 km/h.

Comportement : Partie-ski.

Agile et précise, la Ninja est rassurante. Plein gaz, sa tenue de cap est sans reproches. Mais c’est sur le réseau secondaire qu’elle est le plus appréciée. Aidée par un poids contenu et un bon freinage, elle est toujours prête à jouer. Les suspensions, d’apparence fermes, assurent un bon compromis entre rigueur et confort.
- La petite sportive est une machine homogène, qui se plie volontiers à toutes les envies sans risquer d’être « au-dessus de ses pompes » ou... hors légalité.
Une garantie partagée par la KLX, autre machine inspirée du sport, mais version tout-terrain.
- En cela, elle est particulièrement maniable et légère (137kg). Faire demi-tour dans un mouchoir de poche est un jeu d’enfant, mais à son guidon, le regard lorgne invariablement vers les bords de route à la recherche de chemins... enneigés !
- Privilège du trail, on a légèrement dégonflé les pneus et on s’est aventuré dans la poudreuse, jusqu’à ce qu’on s’en mette une... Quant au freinage, il manque certes de mordant, mais la puissance est facile à doser. Un plus en terrain glissant.
- Sur ce point, l’YBR est la seule à proposer un tambour à l’arrière. Pas de frais inutiles, serait-on tenté de penser. n effet, son freinage est suffisant. Les suspensions arrière sont fermes sur les raccordements douteux, et sa tenue de route, comme sa maniabilité, est très correcte.
- En action, le scooter X7 propose une tenue de cap honorable sur les surfaces de qualité. En revanche, sur mauvais revêtement, la moindre tenue de cap liée aux petites roues et des amortisseurs secs provoquent des oscillations peu rassurantes du châssis, confirmées par quelques glissades incontrôlées sur la neige fondue, près du col de la Faucille.
- En outre, on a la sensation d’être assis sur la colonne de direction. Le freinage (par ailleurs correct) manque lui aussi de mordant et de progressivité.

Verdict

Peu ludique, le Piaggio 250X7 satisfera ceux pour qui un deux-roues est d’abord un engin pratique pour aller au boulot et faire une balade dominicale, le cas échéant. La Kawasaki 250Ninja joue, elle, la carte de la moto sportive accessible et non exclusive.
- Un créneau finalement pas si éloigné de celui de la Kawasaki 250 KLX, une version dédiée au tout-terrain, mais qui conserve cependant une bonne polyvalence au quotidien. La Yamaha 250 YBR est la vraie moto passe-partout du groupe.
- Ni belle ni moche, facile en ville mais ouverte à la route, elle peut être adoptée par raison, mais aussi par passion, tant elle remplit les missions qu’on lui confie avec aisance. C’est d’ailleurs celle avec laquelle les essayeurs repartiraient le plus volontiers dans ce type d’aventure hivernale, avec un minimum d’équipement.
Au moment de trancher, le prix d’achat (avec un écart maxi de 600€), comme le coût d’utilisation, ne sera pas décisif. C’est plutôt l’envie, l’esthétique, voire l’imaginaire qui vous guideront.
- Et ça fait du bien ! Sauf pour le scooter, qui ne fait guère appel à la subjectivité : il s’agit d’abord d’un outil. Pourtant, force est de reconnaître que celui-ci peut aussi vous transporter... jusqu’aux pieds des pistes.

Avec la participation de Bruno Ginestet, Gilles Larue et Mickael Dufresne.

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