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Dekra se met les motards européens à dos

Détournement d’étude

Pire, Dekra détourne les résultats du rapport MAIDS, enquête européenne sur les accidents mortels à moto, « publiée en 2009 », selon le communiqué de Dekra. En réalité, l’étude MAIDS a été publiée en 2004 !
« L’entreprise Dekra persiste à arranger les chiffres d’accidents dans le seul but de tromper les eurodéputés et les médias », répond la FFMC. L’association représentant les motards explique pourquoi.

Moins de 1 %

« Selon l’étude MAIDS, seuls 0,3 % des accidents de moto sont directement imputables à une défaillance technique. Pour être précis, l’étude MAIDS, conduite par des scientifiques de cinq pays (dont la France), a établi que les problèmes techniques contributifs d’un accident sont répartis en trois catégories :
- cause primaire d’accident : 0,3 %
- facteurs secondaire d’accident : 1,6 %.
- autres facteurs : 5,1 %. »

La cause primaire est l’élément qui a déclenché l’accident, suivie de trois facteurs secondaires qui ont contribué de manière significative à l’accident, suivis enfin d’autres facteurs contributifs de troisième ordre, ayant contribué à la dynamique de l’accident mais de façon marginale (voir chapitre 4, page 17 de l’étude MAIDS) .

Facteurs de troisième ordre

« C’est sur ces facteurs de troisième ordre, représentant 5,1%, que Dekra justifie la nécessité d’un CT pour les 2RM », dénonce la FFMC. « Les études des assureurs et des spécialistes en sécurité routière démontrent que la majorité des accidents mortels dont sont victimes les motards est imputable à des facteur humains. Notamment, les automobilistes intègrent rarement la présence de 2RM dans leur environnement de conduite. Rien à voir avec l’état de leur véhicule ! »

Le CT pas efficace

Cette analyse est partagée par l’accidentologue Claude Got, pourtant peu enclin à favoriser la pratique du deux-roues motorisé : « Ce qui fait la différence, c’est l’amélioration technique des véhicules neufs », explique le professeur dans Lemonde.fr. « Le contrôle technique n’a pas prouvé son efficacité. Une étude norvégienne conduite tous les deux ans sur deux groupes de voitures a montré que leur accidentalité était la même, qu’elles aient eu un contrôle technique ou pas. »

Tous d’accord… ou presque !

Conclusions confirmées par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) français, qui a écrit voici quelques années : « S’il semble difficile de revenir sur cette mesure (les CT des autos) qui est encadrée par une directive européenne, il n’apparaît pas opportun d’amplifier le contrôle technique en raccourcissant à deux ans le premier contrôle comme le font certains pays, ni d’étendre la mesure aux motocyclettes. »

Rôle de vigie

En manifestant le 22 septembre dernier contre le projet de la Commission européenne inspiré par Dekra, les associations de défense du deux-roues motorisé ont voulu alerter les élus et fonctionnaires européens. Leur mission est de garantir les droits et les libertés des usagers et non les profits d’une entreprise à la recherche de nouveaux clients, fut-elle autoproclamée championne de sécurité routière.

Gourmandise

La FFMC dénonce les manœuvres du groupe Dekra Automotive, « alléché par le gâteau des contrôles techniques obligatoires. Dekra cherche surtout à convaincre l’Europe d’imposer un CT des 2RM dans les onze pays de l’Union européenne où ce n’est pas encore le cas. Rappelons que le marché est estimé de 1,5 milliard d’euros par an, rien que pour les 2RM… »

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