La directive européenne 2014/45/UE régit, pour l’instant, la mise en place d’un contrôle technique moto en France, tel celui évoqué pour le 1er janvier 2022. La FFMC souhaite savoir à quoi s’en tenir à moins d’un an de cette échéance, même si selon nos informations, ni l’État ni les opérateurs de contrôle technique ne seront prêts passé ce délai.

Pour précision, cette directive n’a rien à voir avec la récente proposition du Parlement européen, avancée par un consortium composé majoritairement d’opérateurs de contrôle technique (!). Celle-ci vise la mise en place étendue d’une obligation de CT à toutes les catégories de deux et trois-roues motorisés de tous les États membres de l’Union européenne.


La FFMC interpelle le gouvernement français

Comme le souligne la FFMC à la DSR (Délégation à la sécurité routière), les états membres pouvaient déroger au contrôle technique deux-roues. Les conditions portaient sur les rapports de la sécurité routière. Or, ceux-ci indiquaient que l’accidentalité des deux-roues n’avait pas de rapport direct avec le mauvais entretien des véhicules. D’après le rapport MAIDS (Motorcycle Accident in Depth Study), seuls 0,3 % des accidents mortels impliquant un deux-roues motorisé sont imputables à un défaut technique.

« Plusieurs études montrent que les motos sont en général très bien entretenues et présentent très peu de défauts techniques. Les défauts techniques qui existent sont principalement dus à une usure normale des pneus et de l’éclairage, ce qui peut survenir entre les contrôles techniques et doit être pris en charge par le conducteur avant chaque déplacement, ce que tout motard apprend lors de sa formation et lors de l’examen au permis de conduire. » explique la FFMC.

Si l’Irlande, la Finlande et les Pays-Bas ont exprimé un avis défavorable sur le contrôle technique 2RM pour ces raisons, la Belgique, Chypre, le Danemark, la France, Malte et le Portugal n’ont - pour l’instant - rien déclaré. Par conséquent, la FFMC demande des clarifications à la déléguée de la DISR.

«  Les aspects négatifs des contrôles techniques périodiques obligatoires pour les motos dépassent les avantages possibles (et non prouvés) de ces contrôles. » commente la FFMC. « Nous n’en doutons pas, et nous sommes même certains que d’autres mesures telles que l’application de la loi sur les routes, une meilleure formation, des infrastructures plus sûres et des développements techniques comme la communication entre véhicules joueront de loin un rôle plus important dans une meilleure sécurité routière pour les motocyclistes. »


Le danger est ailleurs

Depuis des années, la grande majorité des motardes et motards se questionnent sur l’intérêt - hormis pour les lobbies des opérateurs de contrôle technique - d’un CT moto périodique qui factuellement, n’améliorerait aucunement leur sécurité. Le danger - pour ne pas dire la vérité - est ailleurs.

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