Le département de l’Isère teste un dispositif de détecteur de faune dont l’un des objectifs est de réduire les collisions avec les véhicules sur les routes, nous apprenait Ouest-france.fr début septembre.

Le programme baptisé « Couloirs de vie » a été lancé en 2010. Il a pour objectif premier de protéger la faune. Mais l’effet secondaire est la diminution des sinistres avec les automobiles ou les motos.

Pas de statistiques précises…
Car le nombre d’accidents entre un véhicule et un animal sauvage reste conséquent en France, même si les statistiques sont peu précises. Sylvie Vanpeene, chercheuse à l’Irstea (Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), a expliqué à Ouest-france.fr que quelques 70 000 collisions importantes avec du gros gibier (cerfs, chevreuils, sangliers…) ont été recensées en 2010.

Mais les statistiques sur ce type de sinistre sont peu précises : « Depuis 2010, le fonds de garantie des assurances ne prend plus en charge les dégâts causés par ces collisions et nous n’avons plus de données globales ».
On sait aussi que les accidents ont surtout lieu sur le réseau routier secondaire, les autoroutes étant quasiment toutes grillagées, au détriment d’ailleurs du déplacement des animaux.

On sait qu’à moto, ce type de sinistre est encore plus sensible qu’en voiture, les dommages physiques subis par le conducteur risquant d’être bien plus lourds. Alors forcément, un dispositif qui permettrait de détecter le gibier traversant la chaussée pourrait nous être utile.

Corridors de traversée et points noirs
En Isère, on a donc décidé de prendre le problème à bras le corps. Six « corridors » majeurs de traversée d’animaux ont été identifiés par le département. Puis le dispositif de détection a été installé sur sept points noirs. « L’expérience a été une première en France, mais les détecteurs de faune avaient déjà été utilisés notamment en Suisse, aux Pays-Bas, aux États-Unis », explique Sylvie Vanpeene.

Affichage lumineux
En quoi consiste-il ? Entre 4 et 8 poteaux sont positionnés de part et d’autre de la route et surmontés d’un détecteur thermique, qui peut aussi être un radar. Une portion de 1 à 2 km de route est ainsi surveillée.

« Si un animal est repéré, cela allume deux panneaux routiers situés quelque 150 mètres en amont : l’un signalant le passage de faune, l’autre indiquant une réduction de la vitesse autorisée », explique Anne-Sophie Croyal à Ouest-france.fr. Contrairement à des panneaux statiques auxquels les conducteurs s’habituent, ces affichages lumineux dynamiques permettent de modifier le comportement des conducteurs.

3 700 détections d’animaux ont été enregistrées entre mars 2013 et mars 2014 et 2 800 traversées constatées par des caméras. Une expérience jugée positive. Les services de l’État seraient bien inspirés d’étendre ce type de test à d’autres départements.

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