Lancé le 1er avril, le nouveau carburant E10, composé de 90 % d’essences et 10 % d’éthanol de betterave ou de blé est en passe de s’imposer dans les stations service en remplacement du SP95. « Une absurdité économique, à tel point que l’Allemagne y a renoncé pour éviter de pénaliser lourdement une partie de ses automobilistes », précise Que Choisir.

Les véhicules datant d’avant 2000 ne seraient pas compatibles avec ce nouveau « biocarburant ». Cet agrocarburant partiel endommagerait le moteur. Un problème que le gouvernement français a balayé d’un revers de la main, alors que 40 % des voitures ne pourront pas l’utiliser, sans compter les motos. Seule solution, prendre du SP98, le carburant franco-français puisqu’on ne le trouve nulle part ailleurs, vendu de 1 à 15 centimes plus cher.

Autre point, si l’E10 est vendu au même prix – à quelques centimes prêt – du SP95, ce ne sera plus le cas d’ici quelques mois. Le coût de revient d’un carburant propre est largement supérieur à celui de l’essence, toujours selon Que Choisir. Il faudra bien, à un moment, reporter cette différence sur la vente. Et le comble, c’est que le pouvoir calorifique de l’E10 est inférieur à l’essence, donc permet de parcourir moins de kilomètres. Sans parler de l’intérêt écologique qui reste à démontrer.

L’incorporation des agrocarburants est l’objectif affiché par l’Europe et nos cher députés. Il est vrai que c’est important de s’occuper du sort de la planète, mais l’utilisation de biocarburants ne doit pas se faire en pénalisant les utilisateurs. Mettre en place une énergie nouvelle doit s’accompagner d’aides, et surtout ne pas obliger le consommateur à utiliser un carburant plus cher.
Au mois de juin, lors des votes pour l’élection des Eurodéputés, il serait bon de rappeler ces quelques modalités.

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