Essai

Ce qui attire le plus le regard quand on observe la R1, ce sont les détails de préparation qui témoignent d’un soin minutieux. Rien ne semble avoir été laissé au hasard. Il est vrai que l’endurance est une discipline terriblement exigeante à ce niveau.

En position

La position en selle est fortement basculée sur l’avant, occasionnant un fort appui sur les poignets quand on se contente de rouler à basse vitesse. La largeur du réservoir, caractéristique de la R1, donne le sentiment d’avoir entre les jambes une moto assez massive, dotée d’un centre de gravité haut placé.

Stabilité

Le premier passage dans la portion sinueuse du circuit met en évidence une certaine raideur, renforcée par un amortisseur de direction très freiné. Deux lignes droites et trois freinages plus tard, la R1 est comme métamorphosée. Après avoir été saisi par la vigueur des accélérations et la prise de vitesse, c’est le freinage qui impressionne par sa puissance, mais aussi sa progressivité et son dosage ultra précis. Mais le plus épatant est la stabilité de la moto même lorsque l’on retarde la prise de frein. Une plongée réduite, aucun mouvement parasite du genre ondulation autour de la colonne ou balayage de la roue arrière, la Yam met totalement en confiance et facilite la transition entre fin de freinage et prise de trajectoire.

Efficacité et discrétion

L’autre sujet d’étonnement, c’est le moteur. Sa réponse à la poignée de gaz est d’une progressivité formidable. On dose avec une précision totale la cavalerie, ce qui est particulièrement bienvenu car le R1 Cross Plane délivre son couple dès la remise des gaz en sortie de courbe. Le contrôle de traction réglé sur la 3e des 4 positions offertes (les deux premières sont en principe réservées aux « tours de qualif », la dernière lorsque l’adhérence est dégradée) ajuste la puissance pouvant être passée au sol avec efficacité et discrétion. Il supprime également les velléités de wheelings, même sur un circuit comme Carole où les relances sont assez violentes.

210 chevaux

Autre point fort de la Yamaha, des variations d’attitudes très bien contrôlées malgré des suspensions suffisamment souples pour filtrer les défauts de la piste et assurer un bon confort de conduite. Seul point qui demande un peu plus de pratique au néophyte, l’exploitation du shifter. Monter les vitesses en gardant les gaz ouverts en grand avec un moteur de 210 chevaux, voilà un exercice qui demande une certaine habitude. Mais les rares fois où l’on parvient à manœuvrer le tout comme il faut, on profite d’une incroyable fluidité qui dope encore un peu plus la prise de vitesse.

La pleine exploitation d’une moto du calibre de la Yamaha R1 du GMT 94 n’est pas à la portée du premier venu. Ce qui apparaît comme une facilité inattendue aux yeux du néophyte n’est en réalité que le moyen pour les pilotes chevronnés de repousser encore plus loin leurs limites et celles de leur machine. La R1 d’Endurance illustre parfaitement cette double personnalité en permettant au motard de tous les jours de vivre des sensations rares et à ses pilotes attitrés de se battre aux avant postes.

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