À force de se frotter les mains, le fabricant d’éthylotest Contralco va finir par se brûler. Même si nous, les motards, n’avons béni que la suspension du brassard rétro-réfléchissant, il est une autre obligation douteuse qui a été repoussée : l’éthylotest à usage unique.

Lors de la conférence de presse du 27 novembre 2012, Manuel Valls a annoncé qu’il s’accordait un délai de réflexion avant de se positionner sur la présence des éthylotests obligatoires dans les véhicules. Il veut recueillir l’avis des experts du CNSR (Comité National de la Sécurité routière) avant de se prononcer. Ces derniers risquent fort de contester l’utilité du dispositif.

Contralco, principale bénéficiaire de cette mesure, a décidé de contre-attaquer. Le fabricant, basé à Gignac dans l’Hérault, a fait appel aux élus de son département par le biais d’une lettre ouverte.

Le 4 décembre dernier, il écrit : « Cette absence de continuité de l’Etat nous abasourdit, d’autant que, dans la foulée, Manuel Valls déclare vouloir abaisser à 2.000 le nombre de morts par an sur la route, objectif que nous partageons, écrit l’industriel. Justement, l’alcool reste l’une des premières causes de mortalité sur la route ! », et de continuer, « le retrait pur et simple de ce décret mettrait de fait en danger notre société et des emplois vitaux pour bien des familles de notre territoire », et de finir, « Nous vous demandons aujourd’hui d’être à nos côtés pour défendre le made in France en matière de prévention routière. »

Un baroud d’honneur pour Contralco qui a déjà fortement investit pour répondre à l’énorme demande qu’impliquerait ce décret. Par exemple, 231 emplois, en CDD principalement, ont été crées dans la région. En jouant sur ces différents arguments, Contralco espère bien inverser la tendance. En attendant, le décret éthylotest, né d’un lobbying (voir Éthylotests obligatoires : une mesure née d’un lobbying acharné) risque fort de ne jamais être appliqué.

(Source : lesechos.fr)

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