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Trop de glissières non doublées dans l’Union Parlement européen : faire connaître la cause moto Parlement européen : un lobbying inhabituel Parlement européen : la glissière idéale

15 % des tués. Au niveau européen, il est estimé que 15 % des tués à moto le sont suite à l’impact avec une glissière de « sécurité ». Les systèmes de retenue sont variables selon les pays, certains bien pires qu’en France (en Scandinavie, la plupart des barrières sont des câbles d’aciers tendus entre deux piquets, ailleurs aucune n’est doublée). C’est dire l’enjeu d’une harmonisation sur ce point, réclamée depuis très longtemps par les associations.

Déformation et absorption. Le modèle proposé par le projet Smart RSS est capable de se déformer pour absorber une bonne partie de l’énergie d’un impact, tout en guidant le motard pour qu’il glisse sans obstacle le long de la barrière, dissipant l’énergie et réduisant d’autant le risque de blessure sévère – à condition bien sûr d’être correctement équipé.

Économique. C’est aussi un système économique, adaptable à la majorité des supports existants, utilisant un minimum de matériaux, sans maintenance, reprenant même sa forme après un choc modéré. La sécurité du motard ne sera jamais totale, mais c’est le meilleur compromis à ce jour. A choisir, mieux vaut de loin se casser une jambe que la voir arrachée !

Capteurs d’alerte. Tant qu’à réfléchir à une évolution des systèmes de retenue, autant voir loin : à l’instant même d’un accident, les prototypes de capteurs donnent l’alerte avec l’endroit exact de l’impact ainsi que sa violence. Sachant que la vitesse de réaction des secours est cruciale, c’est un complément intéressant aux différentes initiatives d’E-Call, notamment dans les régions isolées.

Météo. D’autres senseurs détectent la pluie, la formation de glace ou encore un obstacle présent sur la chaussée pour mettre à jour des panneaux dynamiques en bordure de route, voire directement le tableau de bord de véhicules équipés. Mais le plus urgent et le moins coûteux reste de protéger les motards avec des glissières bien doublées, l’électronique viendra plus tard.

Manque de volonté politique. Si les solutions techniques sont prêtes, ce qui manque est comme souvent la volonté politique. La Fema, et la FFMC, poussent pour une normalisation, afin que les états-membres installent d’office des systèmes adaptés aux deux-roues. « Mais nous faisons face à de puissants lobbies industriels et des restrictions budgétaires, et il faut donc convaincre au plus haut niveau », indiquent les motards lobbyistes.

Lobbying au Parlement. La FEMA a obtenu l’autorisation exceptionnelle de faire entrer dans l’enceinte même du Parlement un échantillon de barrière et deux véhicules, éléments insolites attirant l’attention des eurodéputés, assistants et fonctionnaires sur la question. Plusieurs élus européens, eux-mêmes motards ou ayant bien compris nos problématiques, soutiennent d’ailleurs la démarche.


Réunion d’élus et d’industriels.
Outre l’exposition elle-même, une inauguration et un déjeuner-débat en clôture ont permis de réunir élus, industriels et motards, dont des représentants de plusieurs associations membres de la FEMA (Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni, Belgique et France). « Ce fut l’occasion d’échanger et d’exposer en direct nos demandes qui semblent, vues de près et avec un visage humain, tellement légitimes que les élus eux-mêmes nous demandent pourquoi tout cela n’a pas été fait plus tôt », souligne notre lobbyiste. Les manifestations ne résolvent pas tout, même si elles sont parfois nécessaires.

Frédéric Jeorge (FFMC)

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