Pas exactement pour tout le monde

Depuis le 1er janvier 2011, tous les possesseurs d’un permis B d’au moins deux ans qui souhaitent circuler en deux-roues de 125 cm3 ou en tricycle (catégorie L5e) doivent obligatoirement suivre une formation d’une durée de sept heures. Seuls les conducteurs pouvant justifier d’une pratique de la conduite au cours des cinq années précédant le 1er janvier 2011 en sont dispensés. Aucune durée minimale n’est requise, mais elle doit avoir eu lieu après le 31 décembre 2005.

Ces derniers doivent pouvoir présenter une attestation délivrée par leur assureur (un « relevé d’informations ») en cas de contrôle. Sur ce relevé d’informations doit impérativement figurer le nom du conducteur de la machine. Les personnes ayant conduit un véhicule assuré au nom d’une société ou les seconds conducteurs de véhicule dont le nom n’apparaît pas sur le contrat d’assurance se retrouvent donc sur le carreau.

Les usagers qui auront suivi la formation de 7 heures se verront quant à eux remettre une attestation par leur école de conduite à présenter en plus de leur permis B à chaque contrôle.

Un contenu allongé de 4 heures
Exit donc, la formation de 3 heures réservée aux possesseurs d’un permis B obtenu après le 1er janvier 2007. Dorénavant, les auto-écoles devront proposer 7 heures de formation, organisées comme ceci : 2 heures de théorie, 2 heures de plateau et 3 heures en circulation.

Les deux premières heures comprennent une analyse des accidents les plus caractéristiques impliquant les motocyclettes légères et les tricycles à moteur, ainsi que des conseils permettant d’appréhender les pièges de la route (conduite sous la pluie ou de nuit).
Les 2 heures de pratique hors circulation sont consacrées à la prise en main du véhicule et aux vérifications indispensables, tandis que les 3 dernières heures en circulation mettent l’accent sur le placement sur la chaussée, la prise en compte des angles mort et les franchissements d’intersection (cf. encadré formation).

300 euros de formation, 135 euros d’amende
Le coût de cette nouvelle formation se situe aujourd’hui aux alentours des 300 euros. Un tarif à surveiller : en fonction de la demande et de l’appétit des auto-écoles, il pourrait bien grimper malgré les consignes d’harmonisation. En cas de non-respect de la loi, le conducteur sera passible d’une amende de 4e classe (135 €, suppression de 3 points). Enfin, en cas d’invalidation ou d’annulation du permis de conduire, cette formation restera acquise.

Quand la passer ?
Pour prétendre à cette formation, il faut avoir obtenu le permis B depuis au moins deux ans. Néanmoins, elle peut être suivie un mois avant la date anniversaire des 2 ans d’obtention de la catégorie B du permis de conduire.

Le véhicule de votre choix ?
Dorénavant, ces leçons peuvent être dispensées sur une moto ou un scooter de la catégorie motocyclette légère ou encore sur un véhicule de la catégorie L5e (MP3 LT ou Can-Am Spyder). Si on imagine mal les auto-écoles s’équiper de chacun de ces véhicules, l’offre devrait s’étoffer avec le temps.

Une attestation en plastique
La carte remise par l’établissement de formation est une simple feuille plastifiée au format 10,6 cm de largeur et 6,3 cm de hauteur. Sur le recto figurent les nom, prénom, date et lieu de naissance, la date d’obtention et le numéro du permis B ainsi qu’une photo du titulaire et sa signature.
Sur le verso on trouvera les renseignements concernant l’établissement de formation ainsi que son cachet.

L’avis de France Wolf, membre du Bureau national de la FFMC, gérante d’une école de conduite

 Un bon signe  !

« Dans la mesure où la formation de tous les usagers est l’une de ses revendications depuis nombre d’années, la FFMC ne peut que se féliciter de cette décision. Au lieu de nous imposer un “examen”, ou de nous parler d’interdiction ou encore de répression, le gouvernement a choisi la voie de la formation : c’est un bon signe. Ce qui compte vraiment pour les futurs usagers, c’est de trouver une école de conduite capable de leur donner les bonnes informations pour leur sécurité… De notre côté, nous sommes déjà opérationnels, puisque nous proposons, à l’initiative de la Mutuelle des Motards, des formations spécifiques “prise en main” de 10 heures depuis des années via les établissements agréés par l’AFDM. »

L’avis de Luc Forestier, représentant du CNPA (Conseil national des professionnels de l’automobile) branche deux-roues.

Pas d’accidentologie

« Rappelons tout de même que l’accidentologie 125 cm3 et MP3 est minime. Il est donc dommage d’imposer une formation à une certaine catégorie d’usagers alors que nous sommes “tous responsables”, comme le rappelle si bien la Sécurité routière. Certes, la formation sera bénéfique à ceux qui la suivront, mais le marché du deux-roues risque d’en être fortement pénalisé. »

L’avis de Federico Musi, directeur général de Piaggio France

L’intégration des tricycles est logique

« Cette formation peut freiner les personnes les plus modestes, qui devront cumuler le coût de celle-ci à l’achat du scooter, aux frais d’équipement et d’assurance… Mais l’intégration des tricycles L5e dans la nouvelle réglementation est logique, puisque cette catégorie est également une équivalence au permis automobile B. Dès le lancement du MP3, nous avions développé un programme de formation spécifique. Cela nous a permis de constater que beaucoup d’usagers novices ont eu la démarche de se former. »

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