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Chaque édition du salon Moto Légende (qui s’est déroulé du 21 au 23 novembre 2014 à Paris) est l’occasion pour des dizaines de milliers de passionnés de côtoyer des machines plus que rares.

Collectionneur et pilote hollandais, Hans de Wit exposait sa 500 König de compétition du début des années 1970. Dotée d’un moteur original venu du motonautisme sportif, elle est l’unique exemplaire restant des quelques motos produites par l’usine allemande König, qui participa avec un succès certain aux grand-prix internationaux.

Aujourd’hui propriété de Hans de Wit, la 500 König qu’il montrait sur son stand au salon Moto Légende est le dernier exemplaire restant des motos d’usine construites et utilisées en grand-prix par Kim Newcombe. À son guidon, Hans participe à des épreuves pour machines anciennes comme le Classic TT de l’Île de Man.

Réalisée et développée à partir de 1970
En 1973, au guidon de cette 500 König, le Néozélandais Kim Newcombe vient tailler des croupières aux vedettes de la catégorie, soit Phil Read (Yamaha) et Giacomo Agostini (MV). Ceci est d’autant plus remarquable que cette moto si performante, qu’il pilote avec un tel brio, ne doit rien aux ingénieurs d’un grand constructeur moto. Il s’agit pour ainsi dire d’une machine artisanale que Newcombe a réalisée et développée à partir de 1970 avec l’aide d’un autre pilote, l’Australien John Dodds. Une première tentative d’utilisation motocycliste du flat four König avait été faite par l’Allemand Wolf Braun.

Le hors-bord de ses hydroplanes
Son initiateur est Dieter König (1931-1991), un industriel allemand spécialiste des moteurs de bateaux. Fils de Rudolph König, fondateur de l’usine éponyme, Dieter est lui-même un pilote de motonautisme réputé et c’est à partir du moteur hors-bord de ses hydroplanes qu’est développé celui de la 500, un 4-cylindres à plat 2-temps à refroidissement liquide et distributeur rotatif de 500 cm3. Avec son radiateur, son allumage et son carburateur double corps (Solex Webber) mais sans sa boîte de vitesse séparée, ce propulseur très compact ne pèse que 25 kg. Il développe 85 ch à 10.000 tr/min.

Aussi rapide que les MV et les Yamaha
John Dodds quitte König et Kim Newcombe développe désormais seul la moto devenant à la fois ingénieur, pilote développeur et pilote de grand-prix. Durant trois ans, les problèmes inhérents à l’origine marine du moteur sont résolus un à un. Les résultats sont au rendez-vous. La König possède désormais la réputation d’être aussi rapide que les MV et les Yamaha. L’usine décide de produire une petite série de racers que l’on peut acheter montés ou en kit.

Vice-champion du monde
Kim Newcombe se tue en 1973 sur le circuit de Silverstone en heurtant un mur devant lequel les organisateurs avaient refusé de placer des ballots de paille. Il a été sacré cette année-là vice-champion du monde derrière Phil Read et devant Giacomo Agostini. Très affecté par le décès de Kim Newcombe, Dieter König n’a plus souhaité développer le projet moto. La production a duré jusqu’au milieu des années 1970 et une centaine de motos ont été construites.

Champion du monde
Développé en 680 et 750 cm3, le moteur König a aussi connu de bons succès en side-car, où son faible volume et son poids plume ont permis de réaliser des bassets plus petits et légers et très aérodynamiques. En 1975 et 1976, Rolf Steinhausen et Joseph Huber ont décroché le titre de champion du monde sur un basset à moteur König, ce qui démontre le bien-fondé du travail réalisé par Kim Newcombe.

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