Essai

La Honda CBR 1000 RR a peu évolué depuis 2007. On attendait donc beaucoup de ce modèle 2012, qui coïncide avec les 20 ans de la CBR Fireblade. Découverte au salon de Milan, c’est sur le sublime tracé de Portimao (Portugal) qu’il nous a été donné de voir ce dont la bête est capable.

Petit tour du propriétaire

Passons rapidement sur les retouches esthétiques et penchons-nous sur la technique, primordiale sur une hypersportive : injection plus douce aux faibles ouvertures des gaz, fourche à gros piston (BPF), amortisseur arrière Showa appelé « Balance Free Rear Cushion », qui annule le temps mort hydraulique entre les phases de compression et de détente, un freinage combiné plus doux sur l’avant et des jantes multibâtons.

Quelle compacité ! Sur ce coup, la Honda se rapproche de l’école européenne question gabarit. Petite, fine, on dirait une 600, mais avec la qualité de fabrication d’un haut de gamme. Ici en effet, tout est ajusté, monté et fini avec sérieux. On retrouve les « fondamentaux » Honda, et c’est tant mieux. La mise en route ne réveille pas le démon de la piste. Le 4-cylindres se cale sur un ralenti feutré, le temps de prendre position sur la machine, l’occasion de vérifier la taille riquiqui de la CBR. Grands dadais, allez voir ailleurs !

Puissance à gérer

Piste ouverte et gommes chaudes, la Honda nous sort le grand jeu, appelé par les ingénieurs géniteurs de la lame de feu le « Total Control ». Le gros point fort de cette moto, c’est qu’elle est performante partout. Fini les petits problèmes de suspension arrière et les légers verrouillages du train avant en entrée de courbe sur le C-ABS (MM n°260), la CBR 2012 est un exemple de neutralité, de précision, dont le côté « je m’occupe de tout » laisse le loisir de soigner les trajectoires au plus près…

Sauf quand la puissance déboule ! Ici, point d’antipatinage, d’anticabrage, de mode cartographique et autres assistances. Quand le moteur balance ses 178 ch, c’est à vous de gérer ! Et avec la monte pneumatique d’origine (Brigestone S20), c’est un peu rock’n’roll. Heureusement, la linéarité du bloc Honda est là pour vous assister : il pousse avec constance sans aucun pic de violence. Une bonne chose pour le contrôle, mais pour ce qui est des sensations en revanche…

Verdict. La CBR 1000 RR est une bonne machine, mais elle ne soulève pas l’enthousiasme de son conducteur. La concurrence japonaise et européenne fait mieux, aussi bien en châssis (Kawasaki ZX-10 R) qu’en moteur (BMW S 1000 RR). Alors que reste-il à la Honda ? Une ligne d’abord : c’est une belle moto, finie comme aucune autre. Et un tarif – annoncé de 13 290 € (sans le C-ABS) – qui la place en tête des bonnes affaires, puisque c’est l’hypersport 1000 la moins chère du marché ! D’autant qu’en 106 ch, les assistances électroniques sont moins indispensables.

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