Essai

Premier contact

Malgré son positionnement d’entrée de gamme, ce crossover du peuple n’est pas dénué de charme. Ses courbes douces sont mises en valeur par le contraste des teintes du cadre, des éléments plastiques, et de la belle robe de la version rouge vif. La finition est à l’avenant : assemblages corrects, câbles et autres torons électriques bien dissimulés. Le montage périmétrique du disque avant sur la jante ou encore le feu arrière en porte-à-faux sont eux aussi convaincants.

La traque du coût a plutôt porté sur les équipements : suspensions basiques, simple disque avant, pas de leds pour la signalisation, aucun réglage ergonomique et un ordinateur de bord aux abonnés absents. Heureusement, il reste un moteur, un cadre, une selle et un guidon, ça peut suffire, alors en route !

Souplesse d’un 4-cylindres

L’ergonomie est bien pensée quelles que soient vos mensurations : c’est une Honda ! Selle à 830 mm du sol et large juste ce qu’il faut, repose-pieds assez bas et à l’aplomb des fesses, la position est simplement parfaite. La mise en route du twin s’opère dans le (trop) feutré. Au ralenti, le bloc au calage prometteur ne soulève pas la moindre émotion : juste un « brôôôô » discret et agrémenté de petits bruits mécaniques.

Même si ce postulat semble galvaudé avec le temps, une Honda reste un exemple de facilité et de neutralité malgré ses 218 kg en ordre de marche. On glisse dans la circulation avec aisance. La NC 700 X profite du centre de gravité super-bas offert par son moteur aux cylindres quasi couchés (62°), d’un diamètre de braquage court (4,80 m, vérifié par nos soins) et de la souplesse de son bloc digne d’un multicylindre. Une machine parfaitement adaptée pour qui fait beaucoup de ville !

Performances limitées

En revanche, pour tailler la route le week-end, les performances du bicylindre à combustion pauvre, mais plus encore son mode d’emploi, risque rapidement de lasser. Rapport poids/puissance mesuré, transmission beaucoup trop longue, plage d’utilisation très limitée : on passe son temps à jongler entre la zone de couple maxi perché à 4.750 tr et le rupteur précoce (6.200 tr). Une plage assez réduite de 1.500 tr/min. Ce « mode d’emploi » particulier entache l’agrément de conduite, et plus particulièrement sur les trois derniers rapports, trop longs pour les performances du bloc.

Mais il semblerait que ce soit le prix à payer pour jouir d’une consommation très bien maîtrisée, puisque sans ménager la mécanique (les 51 ch sont constamment sollicités…), nous avons consommé 4 l/100 km. Il est donc parfaitement possible de descendre aux 3,58 l/100 km annoncés par Honda. Un atout non négligeable par les temps qui courent, et à venir.

Sans surprise, la partie-cycle n’a eu aucun mal à encaisser les performances mesurées du moteur. Malgré une conception simpliste, la NC 700 X assure en toutes circonstances et s’accommode sans faiblir d’une conduite coulée-rapide dans le sinueux. Même si la belle y gigote pas mal (suspensions souples), elle sait « garder la traj’ » sans se désunir à la moindre bosse. Ce twin qui aurait décidément pu offrir quelques chevaux et du tonus supplémentaires à cette partie-cycle saine et à ce freinage puissant et sûr : le C-ABS est monté de série sur cette moto.

Verdict. Bonne machine dans l’absolu, la NC 700 X au mode d’emploi particulier ne plaira pas à tous. Le genre de moto qu’il faut absolument essayer avant de signer, en gardant bien à l’esprit que c’est en zone urbaine et périurbaine qu’elle donnera le meilleur d’elle-même. En effet, sa puissance mesurée et le choix d’une transmission « économe » s’accommoderont assez mal avec une montée de col en duo… Reste son tarif annoncé à 6.490  €, avec le C-ABS de série, qui place la NC 700 X en pole position : pour avoir un trail routier de moyenne cylindrée avec ABS, c’est en gros 1000  € de plus. Pour ce qui est des tarifs d’assurance, le côté « placide » de l’engin jouera sûrement en sa faveur. Une version à double embrayage DCT et vitesses automatiques sera disponible au printemps prochain. Comptez alors 1000  € et 10 kg supplémentaires.

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