Le premier contact, visuel, est tout d’abord rassurant. Ses lignes sont douces avec l’élégant phare en X issu du prototype et de longs flancs de carénage protecteurs. On doit, par contre, manœuvrer une machine de 268 kg, soit 17 kg de plus que la 800. Les ingénieurs ont certes réussi à produire un nouveau V4 plus compact en utilisant le principe Unicam (un simple arbre à cames par banc de cylindres), mais cet effort sur le poids a immédiatement été grignoté par la très pratique transmission par cardan. Côté équipement, la VFR 1200 F, dans la déclinaison à boîte mécanique que nous avons essayée, fait dans le dénuement, freinage couplé et ABS mis à part. Dommage.

Comme toutes les VFR, la 1200 cm3 se prend en main en deux secondes. La selle est encore ferme, et la position du buste toujours basculée sur l’avant, mais pas trop. Il faut juste s’habituer aux nouveaux commodos sur lesquels les clignotants et le klaxon ont été permutés. Cette 1200 bénéficie d’un bon équilibre et d’un train avant réactif.

Moteur. Quasi immédiatement, on ressent l’augmentation de la cylindrée et la présence du cardan. Si ce dernier se fait complètement oublier à l’accélération, on perçoit de petites vibrations revenir dans les pieds à la coupure des gaz. Quant au V4, ici dans sa version 173 ch, il met les performances de la précédente 800 cm3 à distance, sauf sur les 5e et le 6e rapport. Ce 1200 cm3 a le souffle court, surtout sous 4 500 tr/min.

Le V4 s’exprime donc avec entrain sur le troisième ou quatrième rapport, avec sa démultiplication courte qui fait naturellement grimper la vitesse de rotation du moteur au-dessus des 5 000 tr/min. Dans ces conditions, le V4 catapulte l’équipage avec force.

Partie-cycle. Sur les petites routes, on prend réellement plaisir à inscrire la VFR en courbe. En effet, si la motorisation laisse une impression plutôt mitigée, sa partie-cycle fait l’unanimité avec des suspensions contenant bien les mouvements d’assiette. Malgré son embonpoint, la VFR se montre intuitive : l’effort à déployer sur le guidon étant très contenu.

Verdict. Si l’on tient uniquement compte de la qualité perçue, de l’ergonomie et des prestations dynamiques, cette VFR 1200 F est une réussite. Mais le moteur et la vie à bord ne sont pas irréprochables. Le moulin peine à la relancer convenablement sous les 4 500 tr/min si l’on ne tricote pas du sélecteur. Ensuite, l’absence de toute aide à la conduite comme l’anti-patinage nous laisse un peu sur notre faim, ainsi que les maigres informations disponibles au tableau de bord.

On se console avec un tarif bien placé. À 14 990 €, la VFR 1200 F profite d’un réel effort du constructeur et du tarif élevé de ses rares rivales. Après ce bilan mitigé, la version DTC (double embrayage), qui arrive au printemps, nous donnera peut-être une raison de s’enthousiasmer un peu plus…

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