Ainsi, depuis 1993, avec l’introduction du premier système d’assistance au freinage (notamment sur la CBR 1000 F), « les ventes de machines équipées du CBS/ABS ont été multipliées par un facteur 10. De 1100 véhicules en 2003, on est passé à plus de 10.500 en 2007. (…) Honda n’est pas l’inventeur de l’ABS, mais il veut le démocratiser. »

 Désormais Honda franchit une étape puisque, après l’installation des systèmes CBS-ABS sur les maxi scooters comme le silverwing 600 en 2003 ou le NSS 250 Forza en 2005, le tout nouveau S-Wing 125 (Juin 2007) se voit équipé à son tour. « On a décidé d’équiper nos « petits » scooters de l’ABS, par ce que nous nous sommes aperçus que nous vendions des tonnes et des tonnes de plaquettes de freins arrière sur les scooters 125cm3. »

 Normal, la nouvelle clientèle de ces engins vient de la voiture et n’a pas le réflexe des motards qui consiste d’abord à utiliser le frein avant. « C’est contre nature, parce que les gens ont naturellement peur de bloquer la roue avant. Cela nous est tous arrivé petit, en faisant du vélo », explique Bruno Skotnicki instructeur technique.

 C’est donc en s’inspirant de la psychologie du conducteur moyen, que Honda a décidé de franchir le pas en équipant ce répartiteur de freinage sur les petites cylindrées urbaines.

Des enseignants à la conduite pour caution
 Parallèlement à la commercialisation pure, Honda s’est associé avec le groupe ECF (École de conduite française) pour faire la démonstration de l’efficacité du système anti-blocage, et ce depuis 4 ans.

 Sur une piste mouillée ou recouverte généreusement de sable, une moto équipée de roues stabilisatrice fait un freinage d’urgence sur une piste d’essai du circuit Paul Ricard : la sanction tombe immédiatement, c’est le tête à queue assuré.
 Ensuite un moniteur réalise la même opération avec une moto équipée CBS/ABS. Et un 1800 Golwing lancé à 60 km/h s’arrêtant sans faillir sur une piste glissante comme du verglas, ça laisse tous les spectateur bouche bée.

 Néanmoins, si le CBS/ABS est un indéniable succès technique, Michel Millet, responsable moto du groupe ECF, marque tout de suite les limites de ce système : « On n’apprend pas à freiner avec le système ABS, il est là comme système passif ; le jour où le motard a une déficience, l’ABS doit y suppléer. » Point.

Pour Michel l’exercice du freinage sur une moto doit rester classique avec une répartition 2/3 à l’avant et 1/3 à l’arrière, car « 80% du parc moto est encore sans ABS ».