Le stationnement gratuit à Paris, c’est fini. On savait que la mesure était dans les plans de la Mairie de Paris ; elle vient d’être officialisée par la voix de David Beliard, adjoint au Maire de Paris, chargé des transformations de l’espace public et des mobilités, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 15 juin et faisant la synthèse des Etats Généraux du Stationnement, qui ont notamment permis de recueillir plus de 16500 participations en ligne (soit nettement moins que les 20 400 signatures remises par la FFMC PPC lors d’une pétition contre le stationnement payant des deux-roues motorisés, comme quoi on a bien les priorités que l’on souhaite).


Jusque 1080 euros par an

Toi, qui vis en banlieue mais qui viens travailler à Paris à deux-roues motorisé pour des raisons pratiques (ou toutes autres raisons, puisqu’il s’agit encore de liberté, un mot inscrit au fronton de la Mairie de Paris comme de toutes celles des communes de France), tes déplacements professionnels vont désormais te coûter plus cher. Non pas parce que tu le vaux bien, mais parce que c’est pour la bonne cause.

David Belliard justifie en effet ces mesures par la réponse à trois impératifs : le changement climatique, la santé publique (la pollution serait, selon la Mairie de Paris, responsable de 6 à 10 000 décès prématurés dans la Métropole - il sera intéressant, un jour, de voir comment ce chiffre est obtenu), et d’une aspiration à vivre dans une ville apaisée. De fait, tous les usagers, motards comme automobilistes, vont voir leur capacité à stationner dans Paris sérieusement remise en question.

Côté moto, c’est simple : le stationnement sera payant et, si vous n’êtes pas résident, l’on va vous encourager à souscrire un "pass deux-roues motorisé". Le principe : vous garantir l’accès à un parking payant près de votre lieu de travail, et vous offrir (!) des tarifs préférentiels si vous vous déplacez et que vous vous garez dans d’autres parkings.

L’offre repose sur un abonnement à 90 €/mois pour les arrondissements de 1 à 10, de 70 € par mois pour les arrondissements de 11 à 20. En clair, si vous bossez dans le centre de Paris, préparez un budget de 1080 € à l’année, alors que c’était gratuit auparavant. La mesure prendra acte au 1er janvier 2022.

Vous voulez deux bonnes nouvelles : le stationnement sera gratuit pour les deux-roues électriques, et 5000 places supplémentaires vont être créées.

De fait, le défaut de stationnement payant sera sanctionné par un FPS correspondant à six heures de stationnement...


Gros temps sur les autos

On peut compatir, pour une fois, aux automobilistes : eux aussi vont commencer à galérer pour se garer à Paris (déjà que c’était compliqué avant !). En effet, la moitié des 130 000 places de parking vont tout simplement être supprimées. En compensation, 1000 places supplémentaires dédiées aux handicapés vont être créées (portant leur nombre à 5384), 1000 places de plus seront allouées aux opérateur d’auto-partage et, à terme, 8400 emplacements de recharge de véhicule électriques seront opérationnels d’ici 2024. Enfin, 1000 places de livraison supplémentaires seront créées, portant leur nombre à 10 600.

De même, le tarif du stationnement va augmenter : il passe de 4 à 6 € de l’heure en zone 1, et de 2,40 à 4,20 € de l’heure en zone 2. Le FPS augmente en rapport : il est l’équivalent de 6 heures de stationnement.


La FFMC PPC organise une contre-conférence de presse

Les édiles de la Mairie de Paris, élus, sont persuadés d’agir dans le sens de l’histoire ; malgré tout, Paris régresse dans le classement des villes où il faut bon vivre et perd une partie non négligeable de sa population, ce qui devrait pourtant donner lieu à réflexion. Au lieu de cela, les autorités ont décidé de complexifier encore plus la vie de ceux qui doivent s’y rendre.

Contre conférence de presse de la FFMC PPC à propos du stationnement payant {JPEG}

La FFMC PPC a donc organisé une contre-conférence de presse, pour saisir un à un les journalistes qui quittaient les locaux de l’hôtel de ville, pour leur exposer ses arguments, notamment l’impact indiscutable du deux-roues motorisé en termes de fluidité et de mobilité.

Il reste sept mois avant que cette mesure ne soit appliquée. La FFMC PPC annonce d’ores et déjà qu’elle fera tout pour s’y opposer. Si vous êtes concerné, rejoignez le mouvement...

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