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Les chemins, s’il sont souvent goudronnés, épousent les contours des reliefs. Ce ne sont que virages, montées, descentes, épingles dominants des ravins vertigineux et sans aucune barrière de protection. La visibilité est très réduite et la prudence, de rigueur.

Les animaux semi-domestiques sont partout et en plein virage, on tombe fréquemment sur des chèvres, des cochons semi-sauvages, des ânes ou des vaches ruminant paisiblement à l’ombre des figuiers.

Pascal Paoli, U Babbu Di A Patria*
*Le père de la Patrie

Si, pour un visiteur superficiel la connaissance des célébrités corses se limite à Napoléon et Tino Rossi, il n’est pas besoin de creuser beaucoup dans la pensée des habitants pour découvrir que la première place est dédiée à Pascal Paoli dont le farouche esprit d’indépendance est toujours aussi vif dans la mémoire collective.

Né le 6 avril 1725 à Morosaglia, à l’époque de la domination de Gènes, il a été élevé dans l’esprit de liberté de son père Giacinto, l’un des chefs corses révoltés contre l’hégémonie génoise. Contraints à l’exil en 1739, le père et le fils s’installent à Naples où Pascal fait ses études de philosophie et d’art militaire.
- Revenu en Corse à 30 ans, il est élu Général de la Nation et donne à celle ci un élan moderne : Création d’un gouvernement, d’une Constitution (la première au monde) d’une université, il développe l’activité économique (création du port de L’Ile Rousse) et frappe même monnaie.

Apres avoir longtemps lutté contre les Génois, c’est ensuite contre les occupants français qu’il se bat. Défait par ces derniers à la bataille de Ponté Novu (qui alignait 16000 hommes) il est contraint une seconde fois à l’exil et se retire en Angleterre où il est accueilli en chef d’Etat.

Revenu en Corse grâce à l’amnistie de l’Assemblée Nationale en 1789, il sera accusé de haute trahison par la Convention fin 1793 en raison de sa prise de position opposée à l’exécution de Louis XVI.
- Il négociera alors une alliance avec les Anglais qui s’emparent de l’île en 1794. Mais toujours en désaccord avec l’autorité quelle qu’elle fut, il quittera définitivement son pays en 1795 pour l’Angleterre où il meurt le 5 février 1807. Ses cendres seront ramenées en 1839 et reposent désormais à la chapelle familiale de Morosaglia.

A compter le nombre de rues et lieux publiques qui portent son nom ou d’édifices de souvenirs qui l’honorent, on voit combien sa volonté d’indépendance a prospéré dans la pensée collective des Corses

Les eaux d’Orezza

Quinze km et deux cents lacets après Morosaglia, toujours sur la D71, ayant passé Porta et Piedicroce, une plongée abrupte conduit à Orezza, hameau perdu au fond d’une vallée verdoyante où l’eau de jouvence sort de terre :

Cette source ferrugineuse, déjà connue dans l’antiquité a été déclarée d’intérêt public en 1866. Elle jaillit à 14° ( de température, pas d’alcool !) en toute saison au cœur de l’Orezza, dans le Palais Vert de la Corse et drainait dès le 19ème siècle toute la noblesse européenne.
- Sa composition (fer, manganèse, chaux et gaz carbonique) la rend difficile à consommer mais elle possède de grandes propriétés diurétiques et une solide réputation d’eau de jouvence.

Nombreux sont les témoignages de curistes qui se sentaient réellement rajeunir dès les premières gorgées. La légende veut que Méphisto ait servi de l’eau d’Orezza au docteur Faust pour son breuvage de jouvence particulièrement efficace.

Le traitement est industrialisé et le passage des énormes semi-remorque chargés de bouteilles est un spectacle acrobatique sur ces chemins muletiers.

Michel Marcand correspondant 83

Prochaine étape : Ajaccio, Bonifacio

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