Motos et scooters au centre des débats. Au passage, les deux-roues motorisés (2RM) en prenaient pour leur grade : « Monsieur le maire, vous affirmez avoir fait baisser de 25 % le trafic automobile depuis 2001 mais vous oubliez que de nombreux Parisiens se sont reportés sur un deux-roues motorisé, tout aussi polluant », poursuivait Laurence Douvin (UMP). Une stigmatisation que l’on retrouvait chez Édith Gallois (UDI) : « Les Parisiens se sont reportés sur les 2RM, or les scooters et les motos sont les plus émetteurs de particules fines ». Cette affirmation restant à vérifier, les particules fines étant en grande partie émises par les véhicules… diesel !

Haro sur le diesel. « Le Conseil de Paris vote en faveur d’une révision de la fiscalité favorable au diesel », se satisfera, plus tard dans la journée, Denis Baupin. L’élu EELV a aussi demandé, sans succès, « la gratuité des transports publics pendant deux ans pour tous ceux qui abandonnent leur véhicule polluant ». Une moto contre une place debout dans un métro bondé, voilà qui satisfera les Franciliens…

Dehors, les motards en colère ! Des conducteurs franciliens sont excédés par les effets d’annonce des politiques. Et, si le Conseil de Paris fut tendu, il n’a pas été assez bruyant pour faire taire les rumeurs de la rue : sur le parvis de l’Hôtel de Ville, une centaine de manifestants rassemblés à l’appel de l’antenne parisienne de la Fédération française des motards en colère (FFMC-PPC), criait deux heures durant sa réprobation à l’idée d’abandonner moto ou scooter d’avant 2004. « Une telle mesure pourrait être dramatique pour les personnes modestes qui se déplacent dans l’agglomération parisienne », pestait un militant.

Peu de véhicules concernés. La mesure la plus contraignante proposée par M. Delanoë, l’interdiction des 2RM d’avant 2004 et des autos d’avant 1997, « ne concerne que 3 % du parc circulant à Paris », rappelait Ian Brossat, président du groupe Communiste et élus du Parti de Gauche. « Il faut des propositions d’accompagnement social, et cibler d’abord les gros 4x4. » Toute la matinée, les interventions se succédaient au Conseil de Paris. Un autre élu écologiste, Yves Contassot, apportait une idée plus logique au débat : « Ne pas interdire les véhicules en fonction de l’année de mise en circulation, mais en fonction des polluants qu’ils émettent. »

Pas de décision prise… On écoute, on écoute, jusqu’à se rendre compte que ce débat est quelque peu stérile : la plupart des mesures proposées par Bertrand Delanoë ne peuvent être votées au Conseil de Paris : elles relèvent de l’État ! Cependant, à 18 mois de l’échéance électorale municipale, le maire a réussi son coup en provoquant un débat sur la pollution dont l’écho a largement dépassé les frontières de sa ville. Dommage qu’il prenne en otage les usagers de la route…

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