Essai rétro

À partir d’avril 1995, Kawasaki commercialise enfin en France la ZL 600 B1 rebaptisée « Eliminator ». Celle ci diffère de la ZL 600 A , proposée ailleurs depuis 1986, par quelques détails de carrosserie et d’équipement. D’élégantes roues à rayons remplacent les trop massives jantes à bâton et la puissance diminue de 74 ch à 61 ch. Pour le coup, la vitesse de pointe chute à 185 km/h (200 km/h sur la ZL de 1986), les règlements anti-bruit sont passées par là.
Compensation, la courbe de puissance, plus harmonieuse, procure une meilleure souplesse d’utilisation. Le moteur, dérivé du GPZ 600 R, de 1986 n’en recèle pas moins une capacité d’accélération digne d’une sportive. Les décélérations peuvent être d’autant plus brutales que la transmission secondaire s’effectue par arbre. Kawasaki a donc doté ce « dragster de rue » d’un limiteur de couple pour éviter les blocages de roue.

Chaussée déformée
Sur la route, la 600 ZL aime surtout les lignes droites bien revêtues. Le châssis offre une rigidité de bon aloi, hélas mal servie par un mauvais accord entre une fourche avant trop molle et des amortisseurs arrière trop secs. En conduite sportive, une courbe rapide sur une chaussée déformée peut engendrer des louvoiements inquiétants.

Simple disque avant
Pour un custom, la 600 Eliminator est presque un poids-plume (200 kg) et cependant, en conduite incisive, le freinage est à la limite de l’insuffisance. Si le tambour arrière tiens assez bien son rôle de ralentisseur, le simple disque avant de 272 mm (étrier double piston) est un peu juste pour stopper à lui seul la machine.

Coussin lombaire
Malgré une assise bien calée par la confortable selle à deux étages, le confort du pilote se ressent de la sècheresse des suspensions. Si le passager dispose d’une place moins épaisse et moins large, il bénéficie ici d’un coussin lombaire fixé sur un sissy-bar faisant aussi office de poignée de maintien.

Custom way of life
Un peu plus volumineux que sur les premières ZL, le compteur et le compte-tour séparés de l’Eliminator, apportent l’information nécessaire, les commandes électriques se réduisent à l’indispensable. À l’ancienne, la tirette de starter est sur les carburateurs. La simplicité fait partie de la « custom way of life ». De là à vendre, plutôt cher, une moto sans béquille centrale, il y a un pas que Kawasaki n’hésita pas à franchir et l’Eliminator 600 ne connu qu’un succès commercial d’estime.

La Kawasaki ZL 600 Eliminator en 2014
La Kawasaki ZL 600 Eliminator n’est pas une moto courante sur les routes de notre douce France. Les annonces, en proposent toutefois pour des tarifs variant de 1000 à 2000 €. Ces prix sont d’autant raisonnables que les kilométrages ne sont pas forcément élevés et les machines strictement d’origine. Puissante mais très souple et linéaire, l’Eliminator 600 s’insère bien dans la circulation. L’adoption de durit « avia » optimise le freinage à moindres frais. Une huile de fourche plus visqueuse et des ressorts de fourche adaptables plus progressifs permettront un meilleur accord entre l’amortissement avant et l’arrière. Passé 30 000 km, les piètres amortisseurs arrière d’origine sont morts. autant les remplacer par des combinés adaptables de qualité (Fournales, Bitubo, Ikon, ). Ceci fait, une Kawasaki ZL 600 Eliminator devient un custom original et attrayant propre à tailler la route durant des dizaines de milliers de kilomètres pour un investissement raisonnable.

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Fiche technique

Fiche technique

Moteur : 4 cylindres 4T, refroidi par liquide, double ACT et 16 soupapes
Cylindrée : 592 cm3
Puissance maxi : 61 ch à 10.500 tr/min
Couple maxi : 4, 6 m.kg)
Alimentation : 4 carburateurs Kehin Ø 30 mm
Boîte de vitesse : 6 rapports
Transmission secondaire : par arbre
Freins AV : 1 disque Ø 270 mm (étriers à 2 pistons)
Freins AR : 1 tambour
Réservoir (réserve) : 13 litres
Consommation : 3, 5 litres/100 km
Poids à sec : 217 kg
Coloris : noir ou jaune
Prix : en 1995 : 45.390 F
Cote en occasion/collection : 1000 € à 2500 € (état propre d’origine selon année, kilométrage et amortisseurs)

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