Essai

200 ch tout ronds et 300 km/h. Nardo, temple de la vitesse en Italie, était idéal pour cet essai. Sur ce nouveau millésime, deux cartographies de puissance et trois modes antipatinage (réglage au commodo gauche) viennent en renfort pour maîtriser l’engin.

Pour contenir les ruades, la partie-cycle l’ancienne ZZR a été modifiée : cadre périmétrique revu au niveau de la colonne de direction, pour une plus grande stabilité à (très) haute vitesse, et des suspensions au tarage bien plus ferme.

À moto atypique, essai atypique !

Au programme, deux types d’essais sur le complexe italien ultra-sécurisé. D’abord un roulage soutenu sur une piste rapide censée retracer les conditions routières, puis deux « tirs » à pleine vitesse sur la grande boucle relevée de 12 kilomètres. Sensations garanties !

Dès les premiers mètres, les qualités de la précédente ZZR se retrouvent. Confortable, silencieuse et dénuée de vibrations, elle semble littéralement glisser sur le bitume. La position de conduite n’a, elle, pas évolué : il faut toujours se pencher au-dessus du long « faux » réservoir pour empoigner les demi-guidons et se cacher derrière la mini-bulle.

Faussement placide

Immédiatement, l’extrême velouté du gros 4-cylindres s’apprécie, un caractère « placide » qui ne laisse pas présager un tel déferlement de puissance. La montée en régime se déroule en effet presque normalement jusqu’à 7.000 tr/min. Mais il faut se cramponner sévère pour ne pas glisser au fond de l’assise après les 8.000 tours, tout en veillant à ce que la machine ne se dresse pas sur la roue arrière ! Une fois sur l’anneau de vitesse, l’aiguille du compteur passe de 200 à 299 km/h en quelques secondes : stupéfiant !

Rivée au sol

La ZZR ne bouge pas d’un poil et les roues sont comme scotchées au bitume : rassurant quand l’effet de vitesse transforme la ligne pointillée en ligne continue. Sur le tracé « routier » emprunté à bonne allure, l’embonpoint de la Kawa se fait sentir. Avec les réglages standards, elle se tortille légèrement sur les courbes rapides et il faut du doigté pour tenir sur l’angle ses 268 kg.

Heureusement, l’effort à fournir au guidon est assez limité et l’on peut faire défiler les bornes sans voir ses bras se tétaniser. Un gros reproche cependant : le freinage n’est pas un modèle de puissance. Il faut tirer fort avec les 4 doigts sur le levier pour compenser une attaque moyenne, pour ne pas dire spongieuse. Le ralentissement maxi arrive loin, hélas, sur la course du levier.

Verdict. Cette ZZR 1400 est source de contrariété. Belle, brillamment réalisée, puissante et confortable, elle donne un réel plaisir à son conducteur. Mais il devra vraiment prendre sur lui pour s’accommoder du bridage. Une fois amputé de 50 % de sa puissance, le bolide perd le gros de la poussée qui lui donne tout son piment… Assurément, cette Kawa reste un cas à part dans notre univers motocycliste.

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