Pourtant rien ne prédisposait François à devenir un jour l’une des plus grands photographe moto. Après des études secondaires, il entreprend des études supérieures dans une école d’ingénieurs aéronautique. En 1966, passionné de moto et motard lui même, François se lance dans la photographie sportive et principalement moto et travaille comme pigiste pour de nombreuses revues françaises. En 1968, il participe à la création de la revue "les Motards" et quelques années plus tard participe à la réalisation de "Sport Moto". Sa renommée devient alors européenne et il travaille pour des journaux étrangers comme l’hebdomadaire britannique Motor Cycle News.

A cette époque François est un vrai passionné de moto et au guidon de sa BMW "préparée", il « s’arsouillait » sur les routes de campagne avec ses copains et ensuite ils allaient le vendredi soir se réunir à Alésia.
Mais à force de côtoyer les pilotes, il décida lui aussi de piloter sur piste et participa notamment au Bol d’Or du renouveau en 1969, toujours au guidon d’une BMW …mais pas sa « spéciale », puisque son coéquipier a eu la bonne idée d’exploser le moteur quelques jours avant la course.
C’est souvent au guidon de sa fidèle BMW qu’il se rendait sur les circuits européens pour travailler et prendre des photos dont certaines sont devenues légendaires. Sur certains circuit il profitait du laxisme de la sécurité de l’époque pour aller faire frotter sa BM le samedi soir avant la course.

Passionné de sport mécanique auto et moto, il aime également l’aventure des rallyes raids et on le retrouve au départ du Dakar 1979 comme concurrent dans un Pinzgauer avec Jean-Pierre Chapelle et Jean François Dunac, qui travaillaient à Auto Moto, et comme photographe d’une agence de presse sur les éditions 80,81,82

Il arrête de suivre le Continental Circus au début des années 80 et travaille pour un journal de sport automobile. François est actuellement à la retraite. Et il peut assouvir pleinement ces deux passions : les raids en 4X4 et la numismatique (science de monnaies et des médailles).

Jacques Bussillet
François Beau et Jacques Bussillet se sont rencontrés en 1969 et plus de 40 ans après leur amitié et leur passion est toujours intact

Jacques est né en 1948 et dés le début des années 60 il se passionne pour la moto et amasse peu à peu une somme impressionnante de connaissance sur le sujet. Question étude, jacques obtient son bac en mai 1968, il va ensuite suivre les cours de l’école de journalisme de Strasbourg. Mais Jacques a déjà le virus de la course moto dans le sang, il passe l’été 69 à suivre le Continental Circus comme mécano du néo zélandais Keith Turner (il avait une 250 Aermacchi et une 500 Linto), puis du Français Jean louis Pasquier (50 Derbi, 125 et 250 Bultaco). Il revient ensuite en France terminer ses études de journalisme.

Dés 1970 il commence à collaborer au mensuel "La Moto". François l’emmène sur plein de GP, François fait les photos et Jacques le texte. Jacques se lance en 1971 à plein temps dans le journalisme sportif. Il travaille pour l’hebdomadaire Auto Moto qui vient d’être lancé et pour la revue La Moto. Au GP d’Autriche, il rencontre Patrick Chapuis qui l’embauche pour couvrir les grands Prix pour le quotidien l’Equipe. Pendant l’hiver 71/12, Jacques écrit l’un de ses premiers livres "Grand Prix Moto", ouvrage illustré par François Beau. Et en 1972, toujours avec son ami François Beau, il participe à la création de "Sport Moto"

Il rejoint Moto Journal à l’automne 73. Jusqu’en 78, il couvre les GP pour l’Equipe, pour MJ, mais aussi pour La Moto et des journaux anglais.
En mai 78, il devient rédacteur en chef de Moto Journal. Il arrête les reportages en GP et il découvre vite que diriger un hebdo, c’est encore mieux.

Il reste à Moto Journal jusqu’en mai 84, là il reprend sa liberté et redeviens pigiste, histoire de refaire une tournée de Grands prix et de rallyes africains pendant 5 ans, jusqu’à fin 88. MJ l’a de nouveau rattrapé en lui proposant de diriger tous le secteur moto. Il y reste jusqu’en décembre 99. Ensuite, re belote, il reprends sa liberté et "glande" (dixit Jacques) pendant presque 4 ans. Enfin quand il dit qu’il "glande" il écrit des articles un peu partout.

En septembre 2003, il intègre LVA Editions pour diriger Moto Légende et LVM. Il était déjà en contact avec eux parce que depuis 1999 il officiait comme speaker aux Coupes Moto Légende, aux côtés d’Olivier de la Garoullaye. Il y reste tout juste trois ans, le temps de redonner de l’élan aux magazines et d’avoir à nouveau envie d’être indépendant.

Pendant toutes ces années Jacques a également écrit une vingtaine de livres dont un, qui est un très beau texte, c’est le "Mike Hailwood et la Honda-6" paru chez Solar en 1994. Y’en a aussi deux sur Agostini, un sur Patrick Pons, un sur Olivier Chevallier etc ... le prochain qui sortira prochainement, aura comme sujet les courses d’endurance.

En terme de conclusion, je laisse Jacques parler de ses amis pilotes : "J’ai eu deux ami chers et solides, têtes de liste, mais hélas avec regrets éternels, Olivier Chevallier, mon grand complice des années 70, et Barry Sheene, compagnon de bringues et de drague, toujours sympa et drôle avec tout le monde. J’ai vécu chez eux, eux chez moi, c’était le bon temps … Nanou, avec laquelle je me marre tant au téléphone, qui m’en a raconté de quoi écrire des centaines de pages, qui garde une énergie incroyable, elle est géniale. Et qui, aveugle à presque 80 ans, refuse de se plaindre et se bat avec un courage extraordinaire. Des tas de mecs biens et bons potes comme Paul Smart, Takazumi Katayama, les Sarron Bros, Chemarin, Igoa, Coudray, Offenstadt, Fernandez, Guili, Saul, Tchernine, Coulon, Genoud, Hampe etc… Des moins connus comme Antoine Masseglia ou deux potes anglais nommés Reg Thomas et Cliff Carr qui ont trouvé le moyen de claquer y’a pas longtemps…

C’est difficile de faire une liste parce que j’en connais beaucoup, ce qui me touche toujours c’est - disons le comme ça - cette forme de respect et d’affection qu’ils me manifestent tous, y compris des mecs comme Agostini, Read, Nieto, Duhamel, Roberts, Spencer, Nixon, Gallina, Bonera, Lansivuori, bref, ils ont fini par me persuader que j’ai fait mon boulot à peu près correctement. Grâce à eux, j’ai la chance d’aller et d’être hébergé n’importe où dans le monde."

François et Jacques ont tous les deux une qualité commune, une très grande modestie, et en écrivant ces lignes je prends le risque d’un appel téléphonique courroucé … mais je prends le risque de leur amicale colère car ils sont à mes yeux des légendes du sport moto, au même titre que les plus grands pilotes.

LES AUTRES...

Pour parler de tous les autres "yeux" et "plumes" de la moto des années 70 il faudrait consacrer un article pour chaque journaliste. Je vais vous citer ceux qui m’ont marqué ... et que ceux que je n’ai pas citer me pardonne, l’age aidant j’ai certainement oublier des noms.

Parmi les plumes de l’époque j’aimais particulièrement lire les articles de :

Philippe Debarle, correspondant de Moto Revue aux Etats Unis, Philippe est l’un des créateurs du Championnat du Monde Superbike... vous pouvez aujourd’hui entendre sa voix lors des courses diffusées sur Europsort ou lors de courses.

De son coté François Gomis était journaliste essayeur à Moto Journal à la fin des années 70, puis rédacteur en chef de l’éphémère mensuel Motoplay, François Gomis a fait ensuite une belle carrière dans le journalisme en presse écrite et en radio (formé à Radio France). Présentateur d’informations matinales, il a aussi couvert des élections présidentielles en France et aux USA (à Washington), sept Roland Garros (Noah 83, il y était !) et un Paris-Dakar (pour le quotidien le Matin de Paris), entre autres.
En huit ans, il a été envoyé spécial dans une dizaine de pays pour toutes sortes d’événements. À noter qu’il a présenté des infos en radio avec en studio comme animateurs Arthur, Laurent Boyer et Nagui à leurs débuts sur des antennes nationales !

Également passionné d’automobile, François a ensuite été journaliste essayeur berlines et 4x4 pour plusieurs agences et revues, notamment Passion 4x4 sous le pseudo « André Vanier » et Tout Terrain Magazine (chef des essais). Enfin, il a été longtemps free-lance dans la communication.

Certains noms me reviennent en mémoire comme Philippe Michel, Jean Lou Bernardelli (Auto Moto), Jean Claude Bargetzi, Eric Breton ; Guido Betioll, Jean Pierre Frisquet, Philippe Barret, Gilles Mallet, Guido Bettiol, Jean Luc Roy (Motors TV), Christian Lacombe, Fred Tran Duc (alias Khomer) ... et une certaine Françoise Depierre.

Chez les photographes

Stan Perec est également un grand nom de la photo moto. il a commencé par étudier en Ecole de Mécanique, tout en gardant sa passion pour la photo. Son premier travail était mécanicien dans un garage, place Clichy à Paris, où ils préparaient des voitures de compétition du type Alpine. C’est là qu’il découvre le milieu de la compétition. Puis en 1972, alors qu’il donnait des cours de photographie à Fontenay-le-Fleury, il participe à une exposition de motos et tout le gratin du Continental Circus français était présent, avec entre autre Jean Auréal, Michel Rougerie, Jean-Paul Boinet, Christian Bourgeois, Thierry Tchernine…pour lui ces rencontres ont été magiques. Lors de cette expo, il rencontre un autre grand de la photo de l’époque, Alain Rouge qui lui montre ses photos prises sur le Continental Circus. Pour Stan, c’était un dieu !... Ce fut le déclic ! Alain à emmené Stan sur les circuits pour le former… Et c’est là que sa passion est née.

Jean Pierre Boulmé a également marqué le monde de la photo, sa légendaire photo de Barry Sheene à terre, tapant du point la piste a fait le tour du monde. Vous êtes également beaucoup à connaître les photos de François-Marie Dumas, puisque c’est lui qui a photographié les motos qui étaient publiées chaque semaine dans "Télé Poche". Mais François Marie Dumas avait la particularité de savoir aussi bien manier "l’œil" et "la plume". Je citerai également Philippe Folie-Dupart, Roger Lohrer, le regretté Maurice Büla, Manfred Mothes et mon ami Gérard Délio, la mémoire de la vitesse moto française.

Gérard Délio
C’est dans les années 60 au Centaure Club de Nice que Gérard Délio prit contact avec le monde des courses motos. A l’époque, l’ambiance était très Joe Bar Team et très chaleureuse. C’est à cette période, passionné de photos et de courses motos, qu’il a commencé à suivre et à photographier ses copains pilotes dans les nombreuses courses de côte régionales du Sud Est. Puis les copains prenant du grade, les courses sont devenues nationales et se déroulaient sur des circuits à l’époque souvent délimités et bordés par des bottes de paille.

Constatant que peu de médias, hors spécialisés, s’intéressaient aux courses qui le passionnaient tant, il a eu l’idée d’essayer de palier à cette carence. Ne pouvant pas toucher directement tous les médias régionaux, ce sont les pilotes qui ont servi « d’intermédiaires », en lui fournissant les photos. C’est ainsi que Photopress a vu le jour en 1970, mais en parallèle, il avait toujours une activité "alimentaire". En 76, Marie Annick est arrivée dans sa vie, passionnée elle aussi de photos, elle faisait de supers portraits de pilotes. Leur fils Grégory est né en 78 entre deux courses et les a suivit partout jusqu’à l’age de 15/16 ans.

Il couvrait aussi quelques courses inter ou Grands Prix à l’étranger, jusqu’au GP d’Allemagne en 1980.
A noter qu’à cette époque il y avait aussi beaucoup plus de courses inters en France, donc de pilotes étrangers qui semblaient apprécier particulièrement ces photos et qui les faisaient circuler un peu partout dans le monde.
Ensuite, il s’est consacré uniquement aux courses en France, toujours sur circuits de vitesse, où il se sentait beaucoup plus utile en assurant la promotion de ses amis pilotes, et des courses elles mêmes.
35 ans après, il a toujours autant de plaisir, sinon plus, à faire ce job qu’il a toujours considéré comme un grand privilège.

Voila j’ai essayé de vous parler de mes amis les photographes et journalistes, j’ai certainement oublié des noms ... mais si de votre coté vous voulez compléter la liste n’hésitez pas en postant un commentaire.

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