source : 2roueselectriques.fr

Les circonstances de l’accident sont encore inconnues. D’après le Point, on ne sait pas si l’engin disposait de dispositif d’éclairage, ni s’il s’agissait d’une trottinette en libre-service ou si elle était la propriété de son conducteur. Alors que l’accès à l’autoroute pour les trottinettes est strictement interdit par le Code de la route, on ne sait pas pourquoi le conducteur s’y est engagé. Un phénomène qui avait déjà été observé en janvier dernier, alors que la vidéo d’un homme en trottinette électrique à 85 km/h sur l’A86 avait déjà déchaîné le web.
Le motard impliqué dans l’accident de vendredi dernier a quant à lui été polytraumatisé, et se trouve dans un état critique d’après Le Parisien.

Des accidents de plus en plus nombreux
Il s’agit déjà du troisième accident mortel impliquant une trottinette en France ; en avril dernier, un octogénaire avait été renversé sur un passage piéton par une trottinette électrique à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Le procès du conducteur de l’engin doit avoir lieu en septembre prochain. Jugé pour homicide involontaire et violation manifeste des obligations de sécurité et de prudence, il risque cinq ans de prison et 75 000 € d’amende d’après Le Point. En juin, un camionneur avait également percuté une trottinette électrique, entraînant la mort de son conducteur dans le 18e arrondissement parisien.

Une difficile réglementation
Aujourd’hui dans la capitale, plus de 15 000 engins (trottinettes, vélos et scooters) sont disponibles à la location en free-floating. Certaines estimations évoquent le chiffre de 40 000 pour la fin de l’année. Alors que la trottinette électrique, jugée écologique et pratique, séduit de plus en plus les Français, le gouvernement a fait savoir en juin 2019 qu’une réglementation plus stricte allait être mise en place. La mairie de Paris en a annoncé la couleur dès le début de l’année ; les utilisateurs n’ont plus de droit de stationner et de circuler sur les trottoirs. Le conducteur d’une trottinette mal garée est susceptible d’écoper d’une amende de 35 €. Une infraction difficile à verbaliser faute de plaque d’immatriculation, contrairement à ce qui se pratique en Allemagne. En outre, Paris a prévu de demander aux constructeurs de brider la vitesse des trottinettes électriques à 20 km/h (contre 25 km/h d’origine) et de faire respecter une vitesse maximale de 8 km/h dans les aires piétonnes tels les parvis des gares.


À Berlin, en Allemagne, les trottinettes électriques disponibles à la location sont immatriculées.

Plusieurs autres villes de l’Hexagone ont également pensé à des mesures ordonnant l’usage des trottinettes ; depuis le 1er août, Marseille en a également interdit la circulation sur les trottoirs.

La réglementation de la circulation des trottinettes est également inscrite dans la Loi Mobilité 2019 annoncée par la ministre des Transports, Élisabeth Borne. En vigueur dès septembre 2019, elle prévoit un certain nombre de mesures obligatoires, comme le port du casque et du gilet obligatoire, des dispositifs d’éclairages et l’obligation de rouler sur les pistes cyclables.

Une dénonciation accrue des trottinettes électriques
L’association Apacauvi (Association philanthropique action contre l’anarchie urbaine vecteur d’incivilité) rassemble de nombreux adhérents hostiles à ce nouveau moyen de transport. Créée par Jean-René Albertin et Arnaud Kielbaza qui ont tous deux vu leurs femmes renversées par des trottinettes, l’association lutte contre le « développement anarchique des trottinettes électriques ». Elle a d’ores et déjà lancé une pétition en ligne intitulée « Stop au scandale des trottinettes, Non à l’anarchie urbaine », comportant 1674 signataires au 12 août 2019. Les deux responsables sont reçus ce même jour au ministère des Transports.
Pour Arnaud Kielbaza, dont la femme et l’enfant de sept mois ont été renversés, les opérateurs doivent tenir une base de données de leurs clients, afin de pouvoir remonter jusqu’aux auteurs des accidents. L’association envisage en outre d’engager un dépôt de plainte contre la ville de Paris dès la rentrée pour mise en danger de la vie d’autrui.

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