On savait que la vignette Crit’air était en vente sur Internet au prix de 4,18 €. Motomag.com s’en est fait écho dans un article publié le 13 septembre dernier.

Il s’agit du second étage de la fusée, après la publication de l’arrêté ministériel précipitant l’arrivée des six vignettes, en juin.

Pour faire la promotion de cet autocollant, qui n’est pas obligatoire sur le territoire national, mais dans les villes souhaitant installer en leur périmètre une ou plusieurs restrictions de circulation, le gouvernement n’y va pas par quatre chemins : il a imprimé un flyer qui est distribué par les préfectures.

Un motard habitant dans le Doubs, qui venait de faire immatriculer une voiture venue de Suisse, a reçu ce tract promotionnel, dans le courrier qui contenait également la carte grise, envoyé par la préfecture du Doubs.

Que dit ce tract ?
« Vous venez d’acquérir un nouveau véhicule (…) Vous pouvez commander en ligne un Certificat Qualité de l’Air (Crit’air) ».

À la question « À quoi sert-il ? » le document répond : « Crit’air est un outil pédagogique destiné à développer le véhicule propre. Les collectivités rencontrant des problèmes de pollution aigüe peuvent s’appuyer sur les certificats Crit’air afin d’adapter la circulation en proposant des avantages aux véhicules les moins polluants (ex : stationnement gratuit) voire en restreignant l’accès à certaines zones. Par exemple, depuis le 1er juillet, la ville de Paris a décidé d’interdire la circulation, à certaines heures, des véhicules les plus polluants. »

Ségrégation assumée
« Je trouve détestable cette façon d’appâter les gens avec la promesse d’un parking gratuit pour les véhicules les moins polluants », souligne une motarde militant à la FFMC 25. « Cela va à l’encontre de leur objectif qui est de diminuer le nombre de véhicules en ville. »

Et cela confirme que le gouvernement, comme l’a fait la ville de Paris avant lui, n’hésite pas à institutionnaliser une ségrégation économique : les véhicules cités comme les plus polluants sont bien évidemment les plus anciens, et leurs propriétaires sont, de facto, exclus des centres-ville français. Une politique discriminatoire, irresponsable et dangereuse.

Le « choix » des mots…

Dans son édition de novembre 2016 Que Choisir, le magazine de l’association de consommateurs UFC, se paye les vilains pollueurs que sont les associations de motards et d’automobilistes. Dans l’article « Pollution urbaine : Des zones pour prendre l’air », son auteure loue la politique du gouvernement qui réinstaure une vignette « écologique », Crit’Air en l’occurrence, après « le flop qui avait suivi le Grenelle de l’environnement ». Et se moque de ceux qui critiquent l’action gouvernementale.

Ce qui nous fâche, ce n’est pas tant les petites piques envoyées aux motards en colère. Le problème réside plutôt les amalgames qui font tache dans un magazine grand public à la réputation de sérieux avérée : rappelons à Que Choisir que la pollution urbaine n’est pas uniquement générée par les véhicules terrestres à moteur, contrairement à ce que cet article laisse à penser. Il y a aussi les émissions liées au chauffage individuel, au transport aérien… Par ailleurs, si c’est surtout le diesel qui est dans la visée des autorités, les deux-roues motorisés n’en consomment pas… Que d’approximations !

Complément d’information

- Suivez l’actu concernant les restrictions de circulation sur Motomag.com, rubrique Défense des motards/2-roues en ville
- Contre-vignette : la FFMC organise la riposte aux interdictions !

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