Pour son 70e anniversaire, l’UMA a offert à ce grand père des rallyes routiers un parcours de plus de 400 kms, jonché de nids de poules et autres changements d’adhérence, le tout séparé en deux étapes : une de jour, l’autre de nuit.

- Pour Gerard Pellier, membre de l’UMA depuis 25 ans, le rallye n’a pas changé. « Même si les machines engagées sont plus performantes et tiennent mieux le pavé, les routes n’ont pas évolué. Elles sont toujours aussi tortueuses et semées d’embûches. Un mono peut tenir la dragée haute à une sportive bien plus récente, c’est ce qui fait le charme de notre discipline. Tout le monde peut venir courir, et ce avec sa machine de tous les jours », conclut-il avec un sourire.

Un avis toutefois nuancé par Jean-Pierre Pélissou venu de Montpellier prendre le départ pour la 15e année consécutive au guidon d’un 500 CB : « L’ambiance autour de la course est toujours aussi bonne, on retrouve les anciens. Mais le rallye est un peu victime de son succès. L’arrivée des pilotes professionnels, ayant des obligations de résultats, et la mort annoncée des reconnaissances ont fait perdre un peu de charme à l’épreuve. Heureusement que la pluie vient mettre du piquant. »

Malgré le déluge qu’ont connu certains concurrents dès l’après-midi, les 150 participants sont heureux d’avoir pu participer à cette épreuve historique. Au matin, Samuel Gache, pilote du side-car n°17 propulsé par un quatre pattes de 1200 Bandit, raconte ses péripéties nocturnes. « Il a flotté une bonne partie de la nuit, et on a eu des problèmes de boîtier CDI. Vers la fin, on tournait sur deux cylindres ! Ca ne nous a pas empêché de finir 2e de la catégorie. Et il parait qu’en 1985, ils l’ont fait sous la neige ! Alors la pluie... »

L’unique scooter engagé fait sensation !

Perché sur la selle de son Gilera Nexus 500 rouge vif, Emmanuel Arbant témoigne du même enthousiasme que ses collègues en moto. Loin de craindre les railleries, ce pilote de Bourg-en-Bresse (01) prend un malin plaisir à enchaîner les virages au guidon de son scoot’ de tous les jours.

« Je viens ici depuis 1993 », raconte ce pilote régional. « Ce rallye, je l’ai déjà fait avec plusieurs motos. Cette année, j’avais envie d’originalité. » Avant de s’élancer dans la spéciale de Bolozon, bien connue des concurrents depuis qu’elle fait partie du circuit du Moto Tour, Emmanuel juge son choix plutôt judicieux. « C’est sûr qu’en montée, on plafonne a 110 », déplore-t-il avant que Mickael Pierrat sur une Yamaha 125 deux-temps ne lui avoue : « Je fais pas mieux... »

« Pour garder de la vitesse en courbe, c’est assez compliqué. Avec l’embrayage centrifuge, dès que tu coupes, le moteur se met au ralenti, il a du mal à reprendre des tours. Du coup, il faut garder toujours un filet de gaz. Mais sinon, c’est un régal. Surtout dans les parcours rapides. »

Et si c’était à refaire ? « Sans problème ! L’essentiel, c’est de s’amuser. Et croyez-moi, le plaisir est au rendez vous. »

Pascal Percie du Sert, correspondant 69.

  • Légende de la photo d’ouverture : La roue de la 750 GSX-R pilotée par Grégory Debize franchit la première la ligne de départ, à 11h30 samedi 6 Mai, et inscrit du même coup le 70e rallye de l’Ain au panthéon des rallyes routiers.

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