Le Nord et ses montagnes
Quelques jours avant cette conférence de presse qui annonçait l’événement aux télévisions et à la presse tunisienne, nous avons parcouru le tracé de ce premier Tunisia Road Rally avec les organisateurs. Cela commence par une étape de liaison entre le port de Tunis, où pilotes et machines débarqueront le 23 octobre prochain, et la petite ville côtière de Tabarka, au nord-ouest du pays.
« Ce sera une journée de transition pour les pilotes et les assistances », nous explique Patrick Bournisien, le directeur sportif de l’épreuve. « Mais ce sera aussi une occasion de se familiariser avec les routes tunisiennes, la signalisation et la conduite locale ». La conduite tunisienne n’a rien à voir avec l’Indienne ou la Vietnamienne, mais il faudra rester toujours attentifs lors des dépassements ou dans la traversée des villages.
Quant au revêtement, nous avons pu le constater lors de la traversée de la boucle du deuxième jour autour de Tabarka, s’il est un peu moins bon que sur nos départementales (et encore, ça se dégrade bien chez-nous), il reste acceptable et le grip est au rendez-vous. Il faudra juste se méfier de la pluie car au mois d’octobre sur ces montagnes frontalières avec l’Algérie, le risque d’orages est réel. Les paysages en revanche rappellent beaucoup l’arrière-pays provençal, avec une végétation très variée (Chênes-lièges, oliviers, amandiers…) et des routes qui collent au relief sans lignes droites.
Au Sud, des paysages à couper le souffle
Le troisième jour du rallye sera certainement une des plus dures journées du rallye car une étape marathon de 650 Km est au programme. Les pilotes vont en effet rallier Tozeur au Sud, via Le Kef et Kasserine. Sans réelles difficultés de navigation à priori, il faudra tout de même faire preuve d’endurance et rester concentré sur son road-book (le rallye n’est pas fléché et les reconnaissances sont interdites). Sans parler du soleil qui sera « en face » toute la journée…
Le paysage, toujours montagneux sur toute l’étape, devient de plus en plus aride au fil des kilomètres et le désert pointe déjà sonnez avant même l’arrivée à la palmeraie de Tozeur.
Suivront des journées de pur rêve pour les concurrents : traversée du grand Chott (dépression) où rien ne pousse à cause du sel, bivouac au milieu des dunes à Douz, désert rocheux entre Matmata et Tataouine et surtout des routes et des spéciales au milieu de paysages à couper le souffle ! La remontée vers le Nord, via la magnifique ville de Kairouan, sera l’occasion de découvrir encore d’autres paysages et des spéciales, disons « étonnantes ».
Un premier rallye en devenir, tout comme la Tunisie d’aujourd’hui
Le Tunisia Road Rally s’annonce comme une épreuve phare dans les prochains calendriers des rallyes routiers et ceci pour plusieurs raisons.
Plus qu’une alternative, le TRR est un complément aux autres rallyes routiers, il permet aux concurrents et à leurs assistances de découvrir d’autres horizons, le potentiel sportif est énorme, les routes tunisiennes se prêtent à merveille à la discipline…
De plus l’accueil des tunisiens est chaleureux et ont à cœur de montrer leur culture et leur pays libéré. Certes, l’intérêt sportif de cette première édition ne sera certainement pas de haut niveau malgré la présence de pilotes d’Endurance comme Freddy Foray et Vincent Philippe ou de cadors du rallye comme Fred Lejeune, les side-caristes Marlin/Vignand ou encore de Patrick Curtat.
Avec un parcours tenu secret, sans reconnaissances, sans GPS ni fléchage, personne ne sait à quoi s’en tenir. Bon nombre des pilotes inscrits à cette première édition avouent par ailleurs « être attirés par la nouveauté et la découverte plus que par la gagne » ! À Moto Magazine, outre notre passion pour la discipline et l’attrait de la nouveauté, ce qui nous intéresse est la possibilité de pouvoir parler de ce pays en devenir, des motards d’ici (et oui, il y a des motards en Tunisie), de la vie quotidienne des gens… Tout au long du rallye, nous suivrons la course sur place pour vous raconter la course, mais aussi vous proposer des reportages sur le pays.
