« (J’ai été) filmée sous ma jupe quand j’ai fait hôtesse au salon de l’automobile. Le type avait bricolé une caméra dans son attaché-case ». Ce témoignage choquant vient rejoindre de nombreux autres sur le compte Twitter @pastapotiche, destiné à recueillir les expériences de nombreuses femmes travaillant lors de missions dans l’événementiel.

Les hôtesses, présentes sur de nombreux évènements, doivent bien souvent essuyer des remarques déplacées et des agressions sexuelles, alors que les agences se dédouanent de toute responsabilité « inutile d’être hypocrites, c’est quand même un métier d’image. On ne cherche pas des top-modèles, mais il faut que les hôtes et les hôtesses aient du charme, de la présence, qu’ils soient esthétiquement agréables à regarder."

Certains clients ont des exigences fortes en matière d’apparence », déclarait en 2018 pour Le Monde une recruteuse de City One. « Au moment du recrutement, on passe des entretiens collectifs. Mais honnêtement, ils s’en fichent de ce qu’on raconte. Ce qui compte, c’est le physique » explique pourtant Julia qui a travaillé pour plusieurs agences dans ce même article.

Précarité et mépris social
La précarité du métier, imposée avec la prédominance de contrats à durée déterminée, pousse les hôtesses au silence ; « à la minute où l’on se plaint, on risque de ne pas revenir » affirme Alice pour LCI. « Au salon des maires, on avait renvoyé une fille parce qu’elle a osé se plaindre d’attouchements sexuels. » peut-on lire sur le compte twitter @pastapotiche. Le milieu est aussi très discriminant, et beaucoup de femmes ne sont pas embauchées car "pas assez minces" ou "pas assez blanches".

Les hôtesses dénoncent également des tenues dégradantes, inadaptées aux températures et à leurs morphologies, et l’obligation de mettre du rouge à lèvres et des chaussures à talons sous peine de souffrir de remarques ou de renvois de la part de leur employeur. «  Plus de talons à ma taille, je suis obligée d’en porter deux tailles en dessous. Une torture, je frôle le malaise » déclare une hôtesse sur Twitter.

Les conditions de travail s’accompagnent de remarques relevant du pur mépris social : « je me souviens d’un type qui m’avait dit « je viens de me prendre un vent par une hôtesse. Vraiment ? Tu crois que tu vas trouver mieux que moi ? » témoigne Anaïs. Des comportements inacceptables, atteignant la confiance en elles des hôtesses, et provenant souvent « d’avocats, de médecins, ou d’élus ».

Pétition en ligne
En plus du compte twitter, sa créatrice a également lancé une pétition le 13 août, intitulée « Dépotichons le métier d’hôtesse en événementiel » destinée à la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Déjà signée par plus de 22 700 personnes, sa créatrice affirme vouloir alerter le gouvernement sur ces situations afin qu’une action politique soit mise en place. L’initiative suit celle de Fatima Benomar, militante ayant dénoncé la présence d’hôtesses sur le Tour de France en juillet 2019.

Alors que la F1 a d’ores et déjà banni ses « grid girls », il serait étonnant que le monde de la moto ne se positionne pas face à ce phénomène alors que « Umbrella girls » font largement partie du show des compétitions motos et que les différents salons consacrés au 2-roues sont de gros employeurs pour les hôtesses.

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