Pour un premier contact, la Brutale 800 fait fort, très fort même. Plein de carburant à ras bord, la bête est amenée sur notre balance, qui indique 187 kg ! Un chiffre qui la propulse sur la première marche du podium des roadsters poids plume.

Pour façonner sa silhouette, les ingénieurs ont repris l’habillage et le cadre de la B3 675, tout en apportant davantage de soin au cheminement du faisceau électrique et des durites. La Brutale 800 présente bien et l’on se plaît à détailler son monobras oscillant, les courbes de ses carénages et son échappement à triple sortie.

Côté moteur, le « trepistoni » de 675 cm3 a été retravaillé avec, comme changements principaux, une augmentation de la course des pistons et le remplacement des arbres à cames. La puissance fait ainsi un bon en avant et passe de 108 à 125 chevaux.

Côté châssis, les suspensions « de base » de la 675 font place à des éléments entièrement réglables (Marzocchi à l’avant et Sachs à l’arrière). On peut donc adoucir les réglages usine pour gagner en confort, opération impossible sur la 675.

Une fois à bord, on retrouve immédiatement l’ambiance « Brutale » avec une position de conduite légèrement basculée sur une instrumentation toujours aussi délicate à lire, la faute à des diodes peu lumineuses.

Au chapitre des reproches, la commande d’embrayage, trop dure, arrive en bonne place, tout comme le piètre angle de braquage, obligeant à s’y prendre à deux fois ou à mordre sur le bas-côté pour effectuer un demi-tour.

Moteur

Premiers tours de roues, il faut se concentrer pour trouver son rythme à basse vitesse car la gestion des gaz est toujours confiée à un « ride by wire » hésitant. Après, c’est le bonheur. Les 125 ch du trois-cylindres (en version libre) apportent un surprenant tonus à cette moto légère. De 2 500 à 6 000 tr/min, elle pousse avec entrain et devient limite bestiale au-delà, au point de lever légèrement sa roue avant sur les premiers rapports. Face à la concurrence, la Brutale 800 risque de redistribuer les cartes en matière de motorisation, d’autant que la boîte de vitesses est rapide, même si celle de notre modèle, totalisant 850 km, se montrait un peu ferme.

Petit hic le lendemain, après une nuit passée au garage non chauffé, la belle refuse absolument de démarrer. Même en plaçant la batterie devant un radiateur soufflant, rien n’y fait. Elle semble définitivement trop petite pour assurer son office par grand froid !

Contactée par l’importateur, l’usine planche sur le problème (elle invoque une électronique gourmande en énergie) et promet une amélioration rapide.

Comportement

Bien chaussée et correctement suspendue avec des éléments réglables en tous sens, la Brutale trace sa route sans laisser de place à l’à-peu-près. Profitant d’un train avant léger et facile à guider, elle plonge dans le premier virage en suivant à la lettre les consignes de son conducteur.

Côté confort, il ne faut pas rêver : la selle est dure et les températures proches du zéro figeaient l’hydraulique des suspensions, un peu comme de l’huile d’olive au frigo. Et en l’absence d’ABS (une version
devrait être prochainement proposée avec ce système), mieux vaux attraper le viril frein avant avec précaution.

Verdict

À 10.290 € (ajouter 500 € pour l’acheminement), la MV est un roadster onéreux… mais performant. Face à ses rivales directes (Kawa Z 800, Yamaha FZ8 et BMW F 800 R), la Brutale est plus légère, très agile et se démarque avec un anti-patinage et une cartographie réglables. Si l’on veut en faire sa compagne de virée, il faudra accepter quelques défauts comme un compteur peu lisible, un diamètre de braquage immense et une incompatibilité entre la batterie et le froid. Chargeur d’entretien obligatoire ! Les passionnés qui craqueront aussi pour son design sont ainsi prévenus !

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