Essai

Chez Guzzi, on vient taquiner la concurrence. À l’instar de la Norge 8V,
qui recolle à la référence BMW RT par de subtiles évolutions, la Stelvio 1200 8V se met en travers du best-seller « GS ». Et avec allure.

Présentée en 2007, la Moto Guzzi Stelvio avait quelques arguments à faire valoir, dont un twin longitudinal plein de caractère. Entraînée dans notre périple marocain (Moto Mag n°259), cette sauterelle avait conquis l’ensemble de l’équipe. Cependant, malgré un charme indéniable, la belle n’était pas encore au niveau d’une R 1200 GS, la référence du segment.

Mais chez Guzzi, on est tenace… Les ingénieurs se sont donc remis à l’ouvrage et nous proposent désormais une Stelvio revue et très corrigée. Moteur 8V plus souple (injection, diagramme de distribution), suspensions plus « route » apportant plus de rigueur, habillage plus moderne (phare, carénage) et plus protecteur (bulle réglable de plus grande surface), et surtout une contenance de réservoir augmentée de… 14 litres !

Au guidon, on retrouve une position « gros trail », bien droite, les bras écartés et les jambes peu pliées, qui procure un point de vue élevé sur la route. Au besoin, la selle réglable en hauteur s’ajustera à tous.

La mise en branle du twin, chez Guzzi, reste un moment jouissif. Les deux gamelles s’ébrouent comme un gros berger des Pyrénées sortant de l’eau, un caractère de moins en moins présent chez la concurrence. En ville, la Guzz’ reste facile, l’attention se portant seulement sur le gabarit et la gestion de la transmission un peu lente. Mais c’est en virage que la moto donne le meilleur d’elle-même, avec un châssis rigide, des suspensions fermes et précises et un moteur… vraiment sympa !

Ce twin, c’est du plaisir en barre. Maintenant plein, chantant d’une voix de ténor, il extrait la Stelvio avec vigueur des petits coins, sans trop se soucier du rapport engagé. Rajoutez des freins qui freinent, un ABS discret et un « combo » confort-protection de bon aloi et voilà une vraie alternative à sa majesté la GS…

Verdict. Proposée à 14.390  euros avec ABS, la Stelvio 8V se distingue surtout par un supplément de caractère très « latin » dont ne peuvent se prévaloir ses cousines européennes R 1200 GS et Triumph Tiger 1050, et encore moins la Yamaha 1200 Ténéré. Le genre de machine qu’il faut aller essayer pour vraiment « toucher » ce caractère si particulier, auquel tout motard qui se respecte ne peut rester indifférent…

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