Essai

Le premier coup d’œil séduit, le premier touché déçoit immédiatement : non, le réservoir n’est pas en alu chromé, mais en simple plastique pelliculé, comme l’ensemble des éléments d’habillage (garde-boue avant, capot de selle, etc.). Mais les efforts de la firme de Mandello pour rendre sa machine attractive payent : la V7 Racer est une belle moto. Les références « vintage » sont ses atouts charme : sangles en cuir sur le réservoir comme les Triton d’autrefois, plaques latérales façon Norton « Production Racer » des années 1972-1973 ou encore les clins d’œil « maison » (couleur du cadre, etc.) aux originelles V7 des années 70.

Moteur à sensations

Contrairement à la V7 Classic, ce café-racer reçoit une paire de guidons bracelets, qui basculent le buste sur l’avant. Les fesses, elles, sont bien calées sur la petite selle monoplace (le passager n’est pas prévu). La V7 Racer reçoit un bicylindre en V de 750 cm3, bien connu des mordus de la marque pour avoir propulsé les Nevada et autres Breva.

Une fois lancé, on ravale ses prétentions de pilote : le bloc est plus un monument de souplesse, un généreux fournisseur de sensations qu’une machine à vous étirer les bras. Cette mécanique vraiment vivante chante également bien dans ses deux échappements. Avec elle, il faut prendre son temps, à l’image des passages des vitesses du fait d’un grand débattement du sélecteur, monté ici sur des platines reculées.

Châssis… digne de ses aînés

Pour lui faire mordre le bitume avec sérieux, la firme lui a greffé deux amortisseurs arrière à bonbonne séparée et des pneus plus accrocheurs. L’ensemble fait meilleur figure que les équipements de la V7 Classic, mais reste juste si l’envie vous prend de tâter de la piste. La tenue de route est médiocre, l’arrière gigotant joyeusement sur mauvais revêtement, et la grande roue avant oppose une inertie importante à la mise sur l’angle, comme sur les machines de nos aînés.

Pour une moto à définition sportive, c’est surtout le simple disque de frein avant qui fait tache, d’autant que son étrier de frein, pourtant siglé Brembo, est un poil fainéant. Il faut donc faire preuve d’anticipation, méthode qui a l’avantage de tenir le conducteur attentif !

Verdict. Malgré une apparence franchement « plastique », cette Moto Guzzi V7 Racer plaît. Mieux, elle envoûte son conducteur avec une motorisation d’une puissance vraiment modeste, mais réellement vivante à la conduite. Un atout face à sa rivale, la Triumph 900 Thruxton, mieux finie mais dotée d’une mécanique feutrée trop linéaire. Reste que la facture de 9.299 euros fait franchement tousser : le prix d’une 1000 cm3 mieux équipée. Moto Guzzi exagère sur ce chapitre et cet excès risque bien de ternir la carrière de ce café-racer pourtant fort sympathique.

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