Kettenkrad, c’est la moto-chenille qui redémarre
- « Et elle démarre ! » hurle le commissionnaire comique de service, lors de la présentation, le lundi, du lot 840. « 50 000 €, c’est bien vu ? C’est sans regret ? 50.000, une fois ! [….] deux fois ! 50.000, trois fois ! le lot 840 est adjugé à monsieur pour 50.000 €. » L’un des clous de la vente, ce 840. Véhicule militaire ancien parmi les plus convoités par les riches amateurs du genre, « moto » la plus chère des enchères, ce lot est l’affreux engin allemand Stoewer, à moteur NSU, baptisé Kettenkrad.

Sorte d’hybride de char blindé et de moto dont les roues arrière sont remplacées par des chenilles. Ce monstre était mis à prix pour 35.000 €. Mais ceci n’est rien, car une voiture amphibie militaire allemande Schwimmwagen s’est vendue 68.000 €. Bizarre passion que de collectionner tout ce que l’être humain peut inventer pour assassiner son prochain.

Une vente pas très civile
- En assez bon état et également fort convoité, un attelage Zundapp 750 K5 et side (BW43 pour les connaisseurs) est parti (sur une remorque !) pour 21.000 € (mise à prix basse : 12.000 €). Estimé quant à lui entre 4 et 5000 €, un attelage camouflé italien à base de Guzzi Alce 500 a atteint 12.000 €. Des prix très élevés en partie justifiés par la difficulté de plus en plus grande de dénicher de tels engins.

Dommage que les 70 à 80 machines civiles, autrement plus sympathiques, n’aient pas été aussi complètes et bien conservées. Ceci n’a pas empêché le tricycle De Dion de 1899 (mis à prix basse 5.500 €) d’atteindre l’adjudication pharaonique de 22.000 €. Une « La Française Diamant » de 1902 est partie pour 11.000 € (départ 3000 €). La Peugeot Zedel Tour de France de 1908 s’est envolée pour 9.500 € (départ 2.200).

Certainement le véhicule civil le plus chouette, en assez bel état, La Magnat-Debon 5CV (moteur Blackburn) attelée a été enlevée de haute lutte pour 7.000 €. Moins recherchées et surtout moins complètes et plus rongées de rouille, d’autres motos se sont vendues beaucoup moins cher. Ce, même si durant tout ce long week-end, « automobilia » et « militaria » ont surtout rimé avec malaria tant les enchères étaient enfiévrées.

Au prix de la ferraille et malgré le tonnage, tout le « Bazar à Roudeix » ne valait pas grand-chose. La passion des acheteurs, et l’endurance quasi sportive du commissaire priseur comme de son équipe ont transformé cet inextricable fatras de métal corrodé en un véritable trésor de plusieurs centaines de milliers d’euros. Comprend qui peut.

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