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Des voies qui parlent

De fait, si l’on en juge les résultats obtenus à Londres, on peut être dubitatif quant au soucis de sécurité de la Mairie. De 2002 à 2005, la capitale anglaise a notamment expérimenté la circulation des 2RM dans les voies de bus.
Par ailleurs, Londres étend son champ d’action à la sensibilisation et à la formation. - Et l’aménagement de la voirie est pensé de manière à prendre en compte les 2RM (voir motomag.com du 12/04/06). Selon le rapport de l’accidentologie londonien pour 2005, par rapport à 2004, les sinistres de la catégorie ont diminué de 7,5 %.

À Paris, entre 2004 et 2005, l’accidentologie des 2RM a augmenté de 2 %. Pour la FFMC, « cette hausse est notamment le résultat de la création de nouveaux aménagements routiers totalement incompréhensibles (comme le boulevard de l’Hôpital), donc extrêmement accidentogènes, et de la non prise en compte des deux-roues motorisés dans les infrastructures ».

Une politique urbaine désastreuse

La Mairie de Paris ne semble pas non plus prendre en compte l’avis des principaux acteurs de terrain, à savoir les conducteurs de bus. La FFMC souligne que ceux-ci lui « indiquent régulièrement que les motos ne les gênent pas de par leur possibilité de s’esquiver facilement ».

Ici, Londres fait office d’exemple, notamment en termes de cohabitation et de respect entre usagers. « Les cyclistes interrogés à Londres ne mentionnent pas la présence des deux-roues motorisés comme nuisant à leur sécurité ; ils indiquent en outre que seule la création de pistes cyclables pourrait améliorer leur sécurité », note la FFMC. Mais la Mairie s’obstine à refuser l’accès desdites voies aux 2RM, notamment pour protéger les cyclistes.

Sans pour autant être pro-2RM, Londres intègre le fait que ce mode de circulation se développe en milieu urbain. Elle essaye donc de faire le maximum pour assurer la sécurité des usagers. Pour la circulation dans les couloirs de bus, elle a lancé une expérimentation avant d’en valider ou non la pratique. Notons tout de même qu’à la différence de Paris, les voies réservées aux transports en commun ne sont pas materialisées par un séparateur en béton, mais par une ligne de peinture. Ce qui limite le risque de chute.

De son côté, Paris ne semble même pas vouloir tenter le moindre essai, ne serait-ce que dans certaines artères de la ville. Elle aurait tendance à vouloir tout faire pour limiter le développement des 2RM à grands coups d’interdictions. Comme celle voies de bus ou encore du stationnement sur les trottoirs, quelle que soit leur largeur.

À croire que la municipalité parisienne n’est pas en faveur d’un partage intelligent de la voirie. Elle semble préférer brosser les potentiels électeurs « écolos » dans le sens de la pelouse. Quand bien même cela devrait nuire à la sécurité, ou ne pas être en adéquation avec les réalités de circulation et de stationnement.

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