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Jacques Bolle (FFM), pour un front commun moto

Pour Jacques Bolle, les sports et loisirs mécaniques sont de plus en plus menacés par les pouvoirs publics et associations écologistes. La meilleure preuve en est la fermeture de 30 circuits en 2009. Quels sont les moyens d’actions de la FFM ? Son président nous répond.

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Fait unique dans les annales de la moto française, la Fédération française de motocyclisme (FFM), la Fédération française des motards en colère (FFMC) et le Collectif de défense des loisirs verts (Codever) ont tenu conférence commune, le 14 janvier à Paris, scellant leur union contre les attaques extérieures menaçant notre passion. « Il y a urgence à se défendre », résumait Jacques Bolle, président de la FFM. « Les loisirs mécaniques sont dénoncés de toute part. Nous avons vu 30 circuits fermer en 2009. »

La sécurité routière ne fait plus recette. Voici trois ans, la panacée pour lutter contre les accidents de la route était de créer des circuits, dans le but de laisser les motocyclistes canaliser leur besoin d’émotions fortes dans un espace protégé. Cette idée, prônée par les ministres des Transports successifs, a fait long feu avec l’arrivée de Jean-Louis Borloo à la tête d’un super ministère intégrant les Transports au Développement durable. La protection de l’environnement a pris le pas sur la sécurité routière, et plus un élu ou presque ne songe à construire un circuit sur les terres qu’il administre.

« Je me suis réellement interrogé sur l’avenir quand j’ai entendu les socialistes François Hollande (ex-président du PS) et Jean-Paul Huchon (actuel président de la région Ile-de-France) attaquer les sports mécaniques », explique Jacques Bolle. « Il y a dix ans, jamais ils n’auraient osé cela. La pensée unique écologiste est partout. Elle nous met en danger car le sport moto est emblématique des pratiques à pourfendre. Face à ces accusations, nous devons réagir. »

Fin 2009, la FFM a publié, avec la Fédération française des sports automobiles (FFSA), un sondage actant que 55 % des Français étaient favorables aux sports mécaniques. De plus, des spécialistes ont calculé l’empreinte carbone d’une course moto : « Les 24H du Mans génèrent autant d’émissions de gaz carbonique qu’un seul Boeing 747 au décollage », résume Jacques Bolle. La FFM a toutefois pris le pli écologique en favorisant l’organisation de courses de motos électriques.

Enormes pressions écologistes. « Les associations écologistes ont pris un pouvoir énorme, a constaté sur le terrain Charles Péot, directeur du Codever. « Au point, comme c’est le cas autour du Parc Naturel des Ballons des Vosges, de contribuer à retirer tout pouvoir aux maires ! La prochaine édition de l’enduro extrême La Croisière Blanche, dans les Alpes du Sud, est en sursis à cause des procédures judiciaires que laisse planer une association d’extrémistes. »

Le monde de la moto ne feint pas d’ignorer la nécessité impérieuse pour la planète de respecter l’environnement. Il demande seulement qu’on ne jette pas l’opprobre sur une seule pratique.

Insécurité routière. Le développement durable n’est pas seul à menacer la motocyclette. Les autorités souhaitent réduire les accidents de la route en utilisant des moyens radicaux comme la répression à outrance. Les deux-roues sont dans le viseur… Pour se battre, la FFM et le Codever se rangent derrière la FFMC.

« L’électrochoc fut la loi de janvier 2006 : aller en tôle pour un clignotant modifié, c’est tout simplement pas possible », déplore Eric Thiollier, délégué général de la FFMC. « Nous avons des relations les plus sereines possibles avec les pouvoirs publics. Nous sommes écoutés mais craignons des mesures chocs, telles l’instauration d’un contrôle technique… » Et le gouvernement reste sourd à la légalisation de la circulation entre les files de voitures.

La FFMC demeure donc mobilisée. « Nous en saurons plus sur leurs intentions lors du prochain comité interministériel de sécurité routière (CISR), qui devrait être organisé fin janvier ou début février », conclut Eric Thiollier.

Optimistes malgré tout. Jacques Bolle comme Charles Péot demeurent optimistes malgré ces menaces, croyant à un phénomène cyclique : « Aujourd’hui, la vague écologique est au plus haut mais cela changera », affirme le président de la FFM. « Nous apercevons déjà des signes montrant que les mentalités évoluent et que la population n’est pas toute entière favorable à la sanctuarisation des espaces naturels », souligne Charles Péot.

On traite souvent les motards de grands enfants. Ils ont montré, ce 14 janvier, qu’ils savent grandir et s’adapter aux exigences du monde de demain.

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