N’oublions pas tout d’abord qu’il n’y a ni permis ni âge minimum pour circuler à vélo et
que les usagers peuvent être notamment des enfants, ou des personnes âgées aux réflexes amoindris, au comportement parfois surprenant. L’occasion de rappeler que les enfants de moins de 8 ans ont le droit (article R. 412-34-1 bis du code de la route) de rouler sur les trottoirs à condition de ne pas gêner, un excellent conseil pour les tenir à l’abri des dangers de la route. Et si le casque est obligatoire pour les moins de 12 ans (conducteur ou passager), ce n’est pas le cas pour les adultes qui roulent donc la plupart du temps sans protections sérieuses par rapport à nous qui sommes habitués à porter au minimum casque, blouson et gants. Pour rappel, en ville, le Code de la route définit la zone de sécurité à respecter lors d’un dépassement de cycliste à un mètre.

Le tourne à gauche
À une intersection, le cycliste est autorisé à rester à droite de la chaussée y compris pour tourner à gauche, ce qui lui permet une meilleure analyse de la circulation avant d’entamer sa manœuvre (pas de rétroviseur). C’est un moment à saisir pour nous motard(e)s, car si le cycliste ne tend pas le bras à ce moment-là, ou qu’il ne nous a pas vu(e)s arriver (l’estimation de la vitesse d’une moto, étroite, n’est pas simple) la possibilité de collision augmente.

Le tourne à droite
Des dispositions permettent aux cyclistes de s’affranchir de certaines règles en vigueur pour les autres véhicules. Une modification de l’article R415-15 du Code de la route permet en effet aux collectivités locales d’autoriser le « tourne à droite » aux cyclistes alors que le feu est au rouge. Cette possibilité est indiquée au moyen d’un panneau et parfois par un signal lumineux clignotant spécifique.

Les sas vélo
Certains carrefours disposent en amont des feux tricolores et du passage piéton d’un espace aménagé réservé aux cyclistes, appelé « sas vélo ». Ceci pour améliorer leur visibilité, faciliter leur démarrage et éviter qu’ils n’inhalent les gaz d’échappement en restant derrière les voitures. À ce titre, les motard(e)s devraient d’ailleurs pouvoir les utiliser, comme c’est le cas en Espagne... En France, empiéter sur un sas vélo en coûte une amende de 35 €. La zone est signalée au sol par un marquage spécifique (ligne pointillée et pictogramme vert et blanc).

L’intersection
Dans le cas d’un peloton, lorsque les cyclistes de tête s’engagent de bon droit sur un carrefour sans que les derniers aient le temps de le franchir à leur tour, ce groupe reste prioritaire. En clair, vous ne pouvez couper un groupe de cyclistes même si votre feu est passé au vert dans l’intervalle ou que vous débouchiez d’une voie prioritaire. Le cas est rare, mais il est bon de le savoir.

Les zones 30
Toutes les chaussées situées dans les « zones 30 » sont ouvertes à la circulation à contresens pour les cyclistes sous réserve que le sens interdit soit complété d’un panonceau « sauf cyclistes ». Ces sections de voies sont signalées aux autres usagers par des panneaux de signalisation spécifiques indiquant qu’ils peuvent croiser des vélos à contresens.

Les pistes cyclables
Si elle est indiquée par le panneau carré bleu et blanc avec pictogramme vélo, il s’agit d’une piste conseillée. En revanche, si le panneau est rond, la piste est obligatoire. Leur fin est annoncée par ces mêmes panneaux barrés de rouge. Une distinction bonne à connaître en cas de collision avec un vélo sur une route bordée d’une piste cyclable « obligatoire », même si la loi Badinter protège les cyclistes au même titre que les piétons. Ces pistes sont en site propre, c’est-à-dire séparées des voies de circulation moto-auto par un muret ou tracées sur un large trottoir. Ce n’est pour nous qu’au moment où elles traversent la chaussée que nous sommes concernés par la survenance de vélos ou maintenant des EDP.

Les pistes à contresens
Il existe également des pistes cyclables tracées à même la chaussée à contresens et parfois même en dépit du bon sens. Dans certaines rues étroites, un vélo et un camion ne peuvent pas se croiser. Il faut là redoubler de vigilance, la chaussée des villes étant souvent fort dégradée (écart de trajectoire), et plus encore de nuit où les vélos ne se signalent pas toujours par un dispositif lumineux. Autre piège, la piste cyclable qui arrive de gauche, alors que l’on surveille les voitures prioritaires qui débouchent à droite.
Dans tous les cas, ces pistes sont interdites à tous les autres véhicules, tant pour circuler que pour stationner.

Et en rase campagne
Les routes très fréquentées par les vélos sont souvent signalées par un panneau C50 « Partageons la route » (carré bleu et blanc avec pictogramme auto et vélo). Les cyclotouristes se déplacent le plus souvent le dimanche matin et les sportifs sont plus nombreux sur les routes durant juillet à cause de l’effet « Tour de France ». Redoublez donc de prudence dans les virages aveugles, car il n’est pas rare qu’un groupe roule en peloton ! Rappelons que les adeptes de la petite reine peuvent rouler à deux de front, mais doivent se remettre en ligne lors d’un dépassement par un autre véhicule.
Dans tous les cas, ralentir à l’approche d’un groupe permet de vous faire entendre avant d’opérer un dépassement, afin que les cyclistes se replacent en file indienne si ce n’est pas le cas. Veiller à maintenir une distance de sécurité suffisante (mini 1,50 m), les écarts de trajectoire des cyclistes, liés à un trou dans la chaussée ou à
l’effort sur les pédales, n’étant pas rares. Et si la voie opposée est libre, n’hésitez pas à dépasser comme s’il s’agissait d’une voiture. Ça ne coûte rien ! La meilleure attitude tant pour la sécurité que pour la convivialité reste le bon partage de la route.

À retenir...
. Les cyclistes peuvent parfois circuler à contresens
. Les cyclistes sont parfois autorisés à franchir le feu rouge pour tourner à droite
. S’assurer d’avoir été repéré par les cyclistes avant d’entreprendre un dépassement

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