Le lycée Paul Langevin de Waziers, près de Douai (Nord), est l’un des deux établissements régionaux proposant une formation cycles et motocycles (CMC).
Sous l’impulsion de son proviseur, Stéphane Raguenet, passionné d’électrique, le lycée a développé un module de formation à la motorisation électrique auto. La filière deux-roues avance dans son sillage, plus modérément.

CAP et Bac pro
L’établissement forme des jeunes en CAP et Bac pro. Une vingtaine d’élèves obtiennent un diplôme chaque année, toutes sections confondues. « Les Bac pro interviendront plus au niveau du diagnostic et du conseil aux clients, explique Arnaud Devulder, qui anime l’atelier mécanique. Les jeunes issus du CAP sont plutôt préparés au remplacement de pièces ».

La formation vers les motorisations électriques permet d’accompagner la montée en puissance de ce type de véhicule, mais surtout de rendre attractifs ces jeunes sur le marché de l’emploi.

Niche
« Le boom du vélo à assistance électrique permet d’avoir un débouché, et ainsi d’espérer des jours meilleurs, poursuit Arnaud. Il ne faut pas se le cacher, les temps sont durs. Il se vend de moins en moins de motos et même à notre niveau, il est de plus en plus difficile pour nos jeunes de trouver un stage, surtout lorsqu’il s’agit de motorisation électrique quasi-inexistante ».

Un marché de niche, donc, qui peine à trouver son équilibre. Malgré leur maîtrise de la motorisation fonctionnant sur courant alternatif, il faudra encore quelques années avant que ces apprentis puissent évoluer dans des concessions dédiées à cette technique spécifique.

Débrouille
Pour faire coller la pratique en atelier à la formation théorique appuyée sur le référentiel pédagogique, Arnaud a recours au système D. La récup’ bien entendu, mais aussi l’achat de machines grâce à des partenariats que l’établissement passe avec des distributeurs. « Ce n’est pas toujours simple, car les pièces détachées sont quelquefois difficiles à trouver ».

Pratique de la compétition
En pratique, les jeunes ont l’occasion d’exercer leurs connaissances en mécanique thermique en participant à des courses comme concurrents, telles « 10h de mob » en endurance, en 50 cm3 tout-terrain, mais aussi comme commissaires de pistes à l’Enduropale du Touquet et sur l’assistance du MC de Pecquencourt. L’apparition de concurrents qui roulent sur des motos électriques, comme à l’Enduropale 2015, leur donnera peut-être l’occasion de percer.

La promo 2014-15 de la formation CMC au lycée Paul Langevin de Waziers (59)

Des jeunes branchés !

. Bryan a pris goût à la moto dès l’âge de 12 ans, dans le sillage de son frère : « c’est une passion ». À 17 ans, il est en terminal CAP CMC. Son stage s’effectue actuellement chez un artisan douaisien. Bryan, son truc, c’est le cross. Il espère pouvoir travailler en concession et faire des préparations tout-terrain ou cross.

. Marine termine son bac pro. Elle est tombée dans la moto dès l’âge de six ans. Elle se sent bien dans son élément au milieu de tous ces gars ! Actuellement en stage chez Start and Go (Yamaha Douai), elle envisage déjà l’avenir. « L’électrique, bof, je n’aimerais pas, ce n’est pas la même passion ». Bac pro en poche, elle enchaînera un BTS Expert automobile et se verrait bien expert moto, plus tard.

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