Cette fois-ci, personne n’y échappera. Après les gants et les bottes, les vestes, blousons et pantalons de moto devront à leur tour être considérés comme des Équipements de protection individuelle (EPI) pour pouvoir être commercialisés en Europe. Ainsi en a décidé le Parlement européen lors d’un vote, mercredi 20 janvier, amendant la directive 89/689/CEE relative aux EPI.

Cette décision donne le feu vert au Comité de normalisation européen (CEN) pour définir une norme qui fixera le type de tests auxquels seront soumis nos futurs équipements. Bonne nouvelle, aucune obligation de porter ces EPI moto ne figure dans le texte, laissant à chacun la possibilité de s’équiper ou non avant de prendre le guidon.


EPI, kesako ?
Un EPI est un vêtement ou un accessoire destiné à protéger son utilisateur des risques d’une activité par nature dangereuse, qu’elle soit professionnelle, sportive ou de loisir. Trois degrés de risques ont été définis, la pratique de la moto appartenant à la catégorie 2, celle des risques graves mais non mortels. Ces équipements doivent apporter le niveau de protection le plus élevé possible, sans être contraignant à porter.

Comment les reconnaître ? Les EPI moto sont identifiables par une étiquette CE et un logo représentant de profil un motard et sa moto, accompagnés du numéro de la norme concernée. Ce label est délivré après avoir répondu à une batterie de tests fixés par une norme.


Deux poids deux mesures
Jusqu’à présent, seuls les gants et les bottes de moto devaient être certifiés pour être commercialisés, les casques étant chapeautés par un règlement spécifique (ECE 22-05). Pour des raisons de flou artistique, les vestes et blousons échappaient à cette normalisation…

Enfin pas tous, car depuis 2012, le gouvernement français exige des équipementiers français (Bering, Furygan, Helstons, Ixon, etc.) qu’ils appliquent cette directive datant de… 1989. Le problème est que cette initiative unilatérale a introduit une distorsion de concurrence avec les marques étrangères qui ne sont pas tenues de se conformer à cette exigence.

Équilibre rétabli
En ajoutant l’article 1.3.4 au chapitre VIII de la directive : « Les vêtements de protection comprenant des protecteurs amovibles constituent un EPI (…) », le Parlement européen rétablit de facto, sur notre marché hexagonal, l’équilibre entre les équipementiers français et étrangers tout en définissant un cadre de travail commun. L’entrée en application de cette mesure ne devrait pas intervenir avant 2 ou 3 ans.

Cette normalisation garantit que les vêtements labellisés tiennent leurs promesses en cas d’accident sans qu’une explosion des prix soit constatée, comme l’ont démontré jusqu’à présent les équipementiers français. Cette publication européenne constituerait donc plutôt une avancée dans le cadre de la protection des consomotards.

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