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Marc Germain Le poireau !

La course vue de l’intérieur

10h30, contrôle administratif, sympa, ils m’ont donné le 44, c’est mon âge depuis quelques jours.
Après une première reconnaissance plein pot, sur ma Yamaha WR 250, à 15h30 c’est la première montée chrono, j’ai un pneu neuf, la moto tourne rond malgré ses 13 ans d’âge et si la poignée de gaz voulait bien se remettre à coulisser, ça serait le top. Sur les classiques le niveau est très hétérogène, bien qu’on parte toutes les 30 secondes, deux pilotes plus rapides me doublent, les pierres volent, j’en double deux beaucoup plus lents, pas simple de dépasser sur ce tracé étroit, difficile de faire un temps dans ces conditions.

15h45, je suis au sommet, c’était dur, j’arrivais plus à tenir le guidon dans les derniers kilomètres qui se prennent plein gaz, mais c’était trop bon. L’adrénaline monte au maximum, et une fois passée la ligne d’arrivée, elle met un moment à retomber.

Dimanche matin 9h, il pleut. Au départ à 1300m, il fait 8°, le sommet à 2700m est invisible dans d’épais nuages, ça va être coton ce matin.

9h30, cette fois on part dans l’ordre des temps réalisés la veille, fini les attardés et les fous furieux qui me déboîtent, par contre dès les premiers lacets ça glisse sévère, une racine me jette en travers, je m’énerve, faux point mort, je redescend en marche arrière !!! Vite, première ! Mais la moto m’éjecte, une bonne minute de perdue. A mi-parcours, j’ai toujours pas repris mon souffle et ça glisse beaucoup dans la spéciale banderolée, le shuss final est dans le brouillard, je vais encore moins vite. A l’arrivée j’ai pris deux minutes dans la musette, c’est pas cette année que j’irai en finale. Si j’avais su j’aurais fais un peu de moto cet été et je me serais couché plus tôt hier soir.

12h30, les 250 motos ont creusé le tracé et les racines sortent, je m’attends à un gros mal de bras à la fin des 10 km de spéciale. En attendant mon tour sous la tente de départ je me répète : « c’est la dernière montée, ne pas s’énerver, rouler propre, ne pas se mettre au tas. » Ca n’a pas manqué, je me rate au premier virage et passe devant les cellules à l’arrêt, ça commence fort. Puis les lacets s’enchaînent pas trop mal, les raidillons les plus techniques sont bien passés, je suis toujours aussi lent dans la banderolée, mais je met gaz dans les racines glissantes du dernier tiers, ça passe, plus de bras pour la fin de parcours défoncée mais au final j’ai amélioré. Si j’avais su j’aurais fait un peu plus de sport cet été.
Mes potes m’attendent avec un gros casse croûte et un bon vin d’Ardèche. Dommage qu’il ne fasse que 6° et que l’horizon reste bouché, normalement la vue est magnifique depuis la spéciale sur la vallée de la Maurienne et les glaciers de la Vanoise, les photos ça sera pour l’an prochain.

15h30, je redescend à moto tranquille, le vin de pays était bon, un commissaire m’appelle, « tu remontes, t’es qualifié pour le cross final ». Vite un peu d’essence, je me place sur la grille, eh, j’ai jamais roulé en paquet moi, je suis dans mes petits souliers, je jette un œil à Stefano Passeri, le pilote officiel Aprilia à ma gauche, du coup pas vu le drapeau, mais je suis 7ème , après quelques virages bien glissants un type vient me percuter, je tombe, la moto cale, je finis dernier de ma série, j’ai pas vu Stefano et son bicylindre gagner sa manche qualificative. Si j’avais su, j’aurais pas bu tant de rouge à midi.

Christophe Poirier, correspondant 73.

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