En route vers une nouvelle aventure

C’est la première fois que le GMT 94 tente l’aventure du Mondial superbike. Pour une première et avec le peu d’expérience que le team possède dans ce domaine, c’est une réussite.

A peine descendu du podium des 24H du Mans, le GMT mettait le cap vers Valencia où se déroule la 3ème manche du championnat Mondial de superbike les 22, 23 et 24 avril 2005. L’objectif du team est de se mesurer aux équipes régnantes de la discipline pour pouvoir se situer face à la hiérarchie mondiale. Enfin, Christophe y va surtout pour faire ses preuves « On vient pour apprendre, pour connaitre notre niveau et faire plaisir à David. »

C’est une sorte de retour aux sources pour le tenant du titre de champion du monde d’endurance 2004. « On attaque ce championnat avec nos petits moyens, avec une seule moto, sans moteur de rechange et sans disposer de mulet ! » Cela lui rappelle ses débuts en endurance, il y a dix ans.

Le bilan de la première journée d’essais est un peu dur à avaler, 19ème temps de la première séance d’essais libres (!), David Checa n’arrive pas à trouver ses repères : « La moto est inconduisible, elle se tord de partout et glisse à la moindre réaccélération. »

Et pour cause ! La machine de superbike fait près de 200 chevaux et pèse 12 kg de moins que la machine d’endurance. Les réglages ne sont pas du tout les mêmes, « On a du mal à passer la puissance au niveau des pneus. » La différence saute aux yeux : quand Checa roule avec la machine d’endurance, il est plus rapide sur la piste d’une seconde et demi !

Le verdict de la première séance qualificative du vendredi est encore pire : Checa apparaît à la 27ème place. Mais déjà, avec les infos que ramène leur pilote, Michel Guerre sait déjà dans quelle direction travailler.

Réglages à la louche

L’apprentissage du superbike s’avère une discipline très exigeante. La Yamaha N°94 n’y échappe pas et la mise au point de la machine s’avère pointue . Michel Guerre, à droite, et David Checa analysent les temps de la première séance d’essais qualificative.

Le samedi 23 au matin, c’est une machine qui a vu son assiette modifiée qui prend la piste. « On l’a abaissée un peu vers l’arrière, on a mis des ressorts plus softs, installé un alternateur plus lourd et enfin mis une ligne d’échappement destinée à rendre le moteur moins agressif dans les bas régimes », explique le chef mécano.

Le résultat ne tarde pas à tomber, David Checa claque un impressionnant 1’36’’626, soit une amélioration de plus de deux secondes ! Il fait désormais partie des 11 pilotes les plus rapides ! Le Catalan revient dans son box avec le sourire vissé jusqu’aux oreilles. Il est à un dixième de son coéquipier en endurance, Sébastien Gimbert qui, lui, roule pour Yamaha Motor France.

Malgré cette amélioration, Michel Guerre reste lucide « On a travaillé un peu à la louche. C’est pas comme ça qu’on améliore une machine de Superbike. Il faut analyser le comportement de chaque élément et voir comment il travaille sur la piste, ensuite seulement on valide. » Faute de mieux cette méthode paye !

En fait, il manque une saison hivernale au team pour améliorer sa machine. « Mais notre priorité était la moto d’endurance pour gagner les 24H du Mans », explique Christophe.

« Désormais on va se consacrer à la prochaine course de Brno, en République Tchèque les 11 et 12 juin, et en même temps on va préparer la moto du Bol d’or » , continue le patron du GMT.

La deuxième séance qualifs à peine terminée, le team n’en reste pas moins sur les dents. A 16H00 il y a la superpole. C’est l’occasion pour les 16 premiers pilotes de se mesurer à tour de rôle, sur un tour lancé, et de se battre seul face au chronomètre. Ceux qui améliorent leur temps font un bond sur la grille de départ, quant aux autres, ils peuvent régresser.

L’ambiance est à la fois décontractée et tendue dans le box. Tout le monde est fier de la performance du pilote espagnol. Son team manager n’avait-il pas lâché quelques heures plus tôt : « Ca serait une surprise pour nous de ne pas être pris pour la superpole. »

Mais c’est un exercice difficile car les pilotes n’ont plus de repères face à la concurrence et doivent être à leur maximum durant ce court laps de temps.

« Je ne sais pas comment Checa va réagir, c’est la première fois qu’il tente cet exercice », avoue Christophe.

Là encore, la confirmation du talent du jeune espagnol n’est plus à prouver, il réalise le 11ème temps de la superpole. Il occupera cette place sur la grille de départ lors des deux manches de course.

Pour une première, on peut dire que le team a rempli son contrat. David Checa devance des pilotes de pointe comme Pier Francesco Chili, Ben Bostrom, Garry Mc Coy et le tenant de la couronne Mondial superbike de l’an dernier, James Toseland !

10ème à la première manche et 9ème à la suivante.

Le w.e. n’a pas été de tout repos, pour le GMT 94, les séances d’essais ont succédés aux qualifs. Il a fallu ensuite régler la moto, tenir compte des observations de David et les traduire en termes de mécanique. Mais le jeu en valait la chandelle.

Le Catalan fait un départ moyen, mais dès le quatrième tour il figure déjà dans les dix premiers. Ensuite il se bat avec Sergio Fuertes, un autre espagnol, sur la Suzuki N°16 et Ivan Clementi sur la Kawasaki N°8 pour le contrôle de cette place.
« La course s’est relativement bien passée lors des 7 premiers tours, mais après David a subi la course. Il ne sentait pas son pneu avant et il en a bavé », analyse Christophe Guyot après coup.

Malgré cela, le catalan redonne à Michel Guerre des informations qui lui permettent d’affiner un peu plus les réglages de la machine. L’équipe change le braquet de sortie de boîte pour permettre à la moto d’avoir un peu moins de frein moteur. La deuxième manche est à 15H30.

David réussit mieux son départ et se retrouve tout de suite dans le bon paquet. Longtemps il tient tête à Ben Bostrom (Honda N°155) et se permet même de passer Pier Francesco Chili, 5ème du championnat l’an dernier !

Le Catalan franchit la ligne d’arrivée après les 23 tours de course en 9ème position. Il gagne une place par rapport à la manche précédente et se permet de terminer deux places devant Sébastien Gimbert pilote officiel de Yamaha Motor France.

Le bilan de ce w.e. est des plus élogieux concernant le potentiel de l’équipe puisque, selon son team manager, « On a les moyens de figurer dans le top 7. » Ces déclarations peuvent sembler très optimistes, mais David Checa a réussit son exploit en ayant une moto qui était parmi les plus « lentes » du plateau. En effet, le pilote GMT a roulé dans son tour le plus rapide à 286,5 km/h alors que Francesco Chili, qui finit 10ème, était à 291,1 km/h !

Désormais, « on a deux mois pour préparer une moto qui va bien », annonce Christophe Guyot. Rendez-vous les 11 et 12 juin à Brno en république Tchèque.

voir aussi GMT

Publicité

Commentaire (0)