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Hozoi, graffeur international : en Vespa Hozoi, graffiti-artist : le siège de Motul Hozoi, graffeur international : à Dakar Hozoi, graffiti-artist : richesse et complexité

Aux USA, par exemple, j’ai été impressionné de voir le génie de certains constructeurs de customs. En Indonésie en revanche, ce sont tous ces mécanos qui font vivre au quotidien des vieilles Vespa qui m’ont stupéfié. Dans ce voyage autour du monde, c’est la rencontre avec ces gens que j’ai envie de privilégier. Le but pour moi est de laisser au moins une empreinte de chaque rencontre, avec des grands graffitis.

Motomag.com : Comment comptes-tu t’y prendre pour réaliser ces « grands » graffitis ? N’as-tu pas peur que les autorités te fassent des histoires ?
Hozoi : Cela risque d’être effectivement plus difficile dans certains pays… Plus que d’en d’autres en tout cas. Mais je suis confiant car le graffiti est un art qui a fait son chemin partout dans le monde. Grâce à Internet, j’ai déjà noué des contacts avec des graffeurs dans les pays où je vais. Cela va certainement m’aider.

Motomag.com : Quels sont les pays traversés et pourquoi ce choix ?
Hozoi : Je pars pour sept mois et je reste environ un mois dans chaque pays. Il y a, dans l’ordre, l’Indonésie, le Japon, la Mongolie, l’Allemagne, le Pérou, les USA (côte Ouest) et le Sénégal. Pour certains que je connais déjà, j’ai des idées assez précises sur les gens à rencontrer où les lieux où aller ; pour d’autres on verra. De toute façon, rien n’est figé. Le choix de certains pays inconnus, tels la Mongolie ou le Pérou, s’est fait en fonction de leur « diversité » culturelle et encore la beauté de leurs paysages. Je ne sais pas si en Mongolie je vais louer une Minsk pour aller vers les steppes voir ceux qui chassent avec leurs motos et leurs aigles ou si je vais rester dans la capitale, Oulan-Bator. De même que je ne sais pas encore si, au Pérou, je vais privilégier les montagnes autour de Cuzco ou une ville amazonienne comme Iquitos…

Motomag.com : Tu es un artiste reconnu et auteur d’œuvres étonnantes par leur grandeur et leur complexité. On suppose que cela n’a pas toujours été le cas…
Hozoi : Certainement pas ! J’ai commencé mes premiers tags (à ne pas confondre avec graffiti) en 1988, dans mon quartier des Quatre-Chemins, à Colombes. (92) J’étais jeune et j’ai été de suite fasciné par cette forme d’expression. Comme bien d’autres, j’ai commencé à faire ça dans les murs des usines ou le long des voies de chemin de fer… Cela m’a valu bien des soucis avec la police et en particulier avec la SUGE (police des transports ferroviaires). J’ai même été condamné avec sursis. Pourtant, malgré ces désagréments j’ai eu envie de faire évoluer mes graffiti.

J’ai commencé à travailler plus les contours, les ombres, le relief… Un travail bien plus compliqué qu’une simple signature. J’ai trouvé le style qui est le mien au bout de quelques années, en même temps qu’une certaine notoriété. Le passage au professionnalisme s’est fait presque naturellement. Il y a environ une douzaine d’années, parce qu’ils en avaient marre de voir leur mur toujours tagué, les dirigeants de la société Loxam m’a contacté pour faire un œuvre pour en finir avec les tags sauvages. Elle existe toujours et n’a jamais été recouverte. De plus, comme elle est bien visible du périphérique parisien et que j’avais laissé ma signature, d’autres sociétés m’ont contacté.

Une de mes plus grandes réalisations, à ce jour, est la façade et les murs environnants du siège de Motul. Aujourd’hui j’arrive à plus ou moins vivre de mon art, mais sachez que le plus beau salaire pour un artiste est de voir son œuvre appréciée et admirée. Depuis peu, j’ai aussi un atelier de création dans le Loiret où je travaille le métal pour en faire des sculptures.

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