Récemment créée par l’union des groupes Facebook Les Bannies du 1er juillet et Parispourtous, la Fédération française des automobilistes et citoyens (FFAC) appelait les conducteurs à manifester, le 1er juillet à 7h59, place de la Concorde à Paris, afin de protester contre les restrictions de circulation imposées par la mairie de la capitale à partir de cette date.

Quelques centaines de véhicules, dont une cinquantaine de motos parmi lesquelles on comptait les machines de militants de la Fédération française des motards en colère (FFMC), ont symboliquement éteint leur moteur après avoir pris possession de la place de la Concorde à 8h « pétantes ». Le temps de créer un embouteillage conséquent, de répondre aux interviewes des médias sur place et tout ce petit monde est parti vaquer à ses activités, professionnelles ou autres.

La FFAC entend dénoncer l’inaction des pouvoirs publics : « Ils n’offrent pas, dans le même temps où sont posées ces mesures liberticides, les alternatives viables et indispensables en matière d’urbanisme, de déplacement collectif ou de modes alternatifs de déplacement, pour permettre aux usagers pénalisés les plus modestes, de s’affranchir de l’usage d’un véhicule particulier pour répondre à leurs besoins privés comme professionnels. Conduire n’est pas toujours un plaisir choisi mais trop souvent une contrainte subie dans un territoire où l’emploi est très éloigné du foyer », dénonce la FFAC.

« Contre toute attente écologique, ils encouragent l’obsolescence d’un véhicule, alors que la construction d’un véhicule neuf et la mise au rebut d’un véhicule ancien, puis son recyclage aujourd’hui fort mal géré, pollueront toujours davantage que le seul usage d’un véhicule existant produit pour durer », conclut-elle.

La FFAC appelle les conducteurs à rejoindre la Nuit 2-roues organisée par les antennes franciliennes de la FFMC, le 8 juillet à Paris.

Contrôle « préventif » place de la Nation
Un peu plus loin, place de la Nation dans le 12e arrondissement, des dizaines d’automobilistes, motards et livreurs étaient visés par un contrôle préventif des forces de l’ordre. Les véhicules suspects étaient arrêtés et leur date de mise en circulation vérifiée, afin d’expliquer à leur conducteur que, à partir du 1er octobre pour les véhicules concernés par l’interdiction, une amende serait distribuée (35 €, puis 68 € au 1er janvier 2017). Pour le moment, les policiers n’ont distribué qu’une plaquette d’informations aux usagers. Après trois mois de sensibilisation, les automobilistes qui ont une voiture de plus de 19 ans seront verbalisés de 35 euros.

La FFVE satisfaite pour les véhicules de collection
La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) adopte un discours dissonant au milieu des associations d’automobilistes et de motards. « Nous avons obtenu une dérogation pour les véhicules de 30 ans et plus munis d’une carte grise de collection », confirme Alain Guillaume, Président de la FFVE.

« Il y a 18 mois, lorsque nous avons engagé les discussions avec la mairie de Paris, nous n’osions envisager une issue aussi favorable. Ce fut un long et fastidieux travail de lobbying. Mais il faut bien comprendre que nos préoccupations de collectionneurs n’ont qu’un poids tout relatif face aux décisions prises depuis quelques années par les grandes métropoles européennes en matière environnementale », ajoute-t-il, rappelant que l’objectif de l’Union Européenne, à l’horizon 2020, est de parvenir à ce que seuls circulent les véhicules sortis de chaîne après 2011. « À terme, toutes les villes de plus de 250 000 habitants pourraient être concernées ».

Les bénéficiaires de cette dérogation s’en féliciteront, même si confirme le doute qu’on peut avoir sur la légitimité du plan proposé par la Ville de Paris : finalement, ne sont interdits de circulation à Paris (dans un premier temps et à condition que tous les propriétaires fassent la démarche administrative d’avoir une carte grise collection) que les automobiles dont la date de mise en circulation est comprise entre 1986 et 1997, et les moto entre 1986 et 1999…

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