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« Aujourd’hui, il y a des pratiques comme remonter les files de voitures dans les embouteillages qui sont inadmissibles. Aujourd’hui, le périphérique est de plus en plus dangereux, les usagers en voiture sont dans une situation de stress parce qu’ils voient des motos débouler au milieu d’eux. A cause de cette pratique, on est toujours au bord de l’accident ». L’auteur de ces propos motophobes qui ne reflètent que d’une manière très lointaine la réalité, c’est Rémy Heitz, délégué interministériel à la Sécurité Routière, qui a ainsi clôturé en beauté le débat organisé par l’assureur Axa au Mondial du 2 Roues, le vendredi 7 octobre. Le sujet du débat, on l’a compris, c’était l’opportunité de donner un cadre légal à la pratique largement répandue dans les villes françaises de la remontée, par les motos, des files de voitures en cas de bouchon (pratique baptisée plus simplement la « remontée de files »).

Cette allocution du Monsieur Accidents du gouvernement montre, après les feux de jour, la totale incompréhension qui règne entre ceux qui nous gouvernent et ceux qui risquent leur vie au quotidien sur les autoroutes et voies rapides surchargées. Une incompréhension qui n’est pas le fait des motards, mais d’une méfiance viscérale du ministère des Transports envers la moto, accusée de gonfler les chiffres des accidents de la route pendant que le nombre de tués en voiture est en baisse. Mais si les motards meurent, ce n’est pas forcément seuls... Accorder un cadre légal à la remontée de files aurait permis à tous les usagers de la route d’appréhender le risque dès l’apprentissage en auto et moto-école. Au lieu de cela, on reste dans une logique répressive nocive aux usagers. « La FFMC réaffirme sa volonté de voir la remontée de file autorisée, encadrée, et donc enseignée », précise, suite à l’allocution de Rémy Heitz, un représentant des Motards en Colère. « C’est une vraie solution à l’amélioration de l’accidentologie et à la fluidification du trafic en ville. Nous maintenons donc notre demande de modification du code de la route et relanceront Dominique Perben, le ministre des Transports, dès lundi matin 10 octobre à ce sujet ».

En 2004, le gouvernement avait fait preuve d’un semblant de concertation en annonçant, au cours d’une table ronde, qu’il allait rencontrer les représentants des motards pour améliorer leur sécurité. Un an et un changement de ministre plus tard, on fait marche arrière. Alors qu’une commission de travail, réunissant les associations d’usagers, les moto-écoles et les forces de l’ordre, était créée au ministère des Transports pour traiter de la remontée de files, la Sécurité Routière a mis fin à ses travaux sans même prévenir les spécialistes assis autour de la table ! Alors qu’elle avait l’occasion de se rapprocher des motards, elle a tout simplement décidé de laisser la législation en l’état, c’est-à-dire que remonter les files est interdit car assimilé à un dépassement par la droite. Et dire qu’ils prétendent encore améliorer la sécurité sur la route...

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