Mais Sébastien ne se contente pas de ce podium, « ce que je voulais, c’est aller au plus haut niveau et rouler soit en Grand Prix soit en Mondial Superbike. » 1997 va le conforter dans ce choix. Il débarque à Brands Hatch, en championnat d’Europe Supersport, avec « peu d’expérience de la catégorie quatre temps en 600, sur un circuit que je ne connais pas. »En face de lui, il y a déjà de bons pilotes comme Christian Kellner (6ème en Supersport en 2002 et 2003) et James Toseland (champion WSBK en 2004) et « je gagne la course ! »

L’étincelle jailli : « Je savais que je pouvais espérer disputer des courses à un plus haut niveau ». L’année suivante, il démarre sa première saison en Mondial Supersport au sein du team Reflex, avec « une grosse motivation » pour pallier le manque de moyens. Mais il reconnaît que ce team s’est « réellement transcendé pour me faire entrer dans la cour des grands. » Cette année-là il termine 13ème du championnat.

Des années de galère
- Vont suivre plusieurs années de galère, notamment en championnat d’Espagne où il roule avec un team privé, équipé de pneus qui ne lui conviennent pas. « J’ai vraiment eu l’impression d’avoir perdu mon temps. » Sébastien n’a pas fini de manger son pain noir, en effet fin 1999 il se fait une grosse blessure à la jambe qui le tient éloigné des circuits.

En 2001, un nouveau coup dur le frappe. Alors qu’il est en route pour la première course de la saison, son team manager belge l’appelle pour lui dire qu’il annule tout. La tentation est grande alors de tout laisser tomber. « Financièrement cela a été très dur, car j’avais un statut de travailleur indépendant. »

Après tous ces coups du sort, Sébastien Charpentier est recruté par le team Klaffi. « Tout a vraiment commencé cette année-là de manière sérieuse. » Sébastien peut enfin donner libre cours à son talent, à ses envies. Il le reconnaît encore : « Cela a été une chance inouïe. ».

« Le team manager, Klaus Klaffenbock, a vraiment été super avec moi, il ne m’a jamais mis la pression. Ce que je regrette, c’est de n’avoir pas pu lui offrir une victoire, même si j’étais souvent à quelques doigts de l’emporter. »

Avec le recul, toutes ces années perdues à se chercher, à trouver une solution lui ont permis de mûrir et de savoir ce qu’il voulait. Cela n’a pas été des plus faciles et la marche à franchir a été haute. « J’ai dû me remotiver, me reconstruire pour avoir la volonté de gagner », analyse-t-il. « Quand je suis arrivé à Sugo, la première course de la saison, j’étais très loin et je me suis dit : attention désormais tu as la moto qui peut te permettre d’être devant, ne gâche pas ta chance. »

Résultat, à la course suivante à Monza, « je fais les premiers tours en tête et je finis cinquième ! »

Néanmoins, ce travail d’introspection lui prend deux ans. « Je voulais redevenir un battant, quelqu’un qui ne laisse rien passer. » C’est donc en pleine possession de ses moyens qu’il arrive chez Ten Kate. Ce team est le plus prestigieux du plateau, puisqu’auréolé de ses 3 titres de champion du monde en Supersport.

Une équipe soudée
- Et là, l’alchimie prend puisqu’il se retrouve avec une équipe perfectionniste au possible, un ingénieur d’acquisition de données « exceptionnel, avec qui je partage beaucoup de choses, dont la musique. Cela se retrouve au niveau du travail, puisqu’on prend du plaisir à traquer les points négatifs. On ne laisse rien passer ! ».

C’est sans doute cela la clef du succès.

Quant à ses projets, il sait qu’il va « continuer le Supersport en 2006, toujours avec Ten Kate. » Et selon le calendrier, il devrait attaquer un programme d’essais privés sur une 1000 pour préparer 2007 en Superbike.

Mais il ajoute aussitôt : « C’est ce que je voudrais, mais on est des pilotes motos et demain tout peut être remis en question. »

Sébastien Charpentier détonne aussi dans le domaine des pilotes de haut niveau puisque, contrairement à certains qui se sont exilés en Suisse ou à Monaco, il est resté fidèle à sa région d’origine.

D’ailleurs, il dispose d’un budget confortable du Conseil Général de Charente. Il est l’un des rares pilotes moto à défendre l’image de marque de sa région. Cette tâche, il l’a prise comme un nouveau challenge. « Il n’y a pas de circuit en Charente, mais je me suis attelé à faire connaître le sport moto à des gens différents, à des énarques peu susceptibles d’accueillir cette discipline les bras ouverts. Au début, je leur ai expliqué que je ne voulais pas toucher d’argent pour ce type d’intervention. » Mais « je suis allé les voir en leur disant que je pouvais mettre ma notoriété au service de la Prévention Routière, notamment vis à vis des jeunes. »

Résultat, Sébastien va porter la bonne parole aux lycéens et collégiens sur l’utilité de porter un casque, etc..., etc... « Je le fais depuis 2002, je leur explique comment mieux se protéger, quels sont les critères pour acheter un bon scooter. »

Cette manière de procéder a séduit les élus locaux et puis « les portes se sont ouvertes. »

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