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Sécurité Routière : haro sur les 2RM Sécurité Routière : léger, le post-it Sécurité Routière : fragile, le discours… Sécurité routière : le grand radotage de Mme Merli !

Oui, en résumé, cela avance très lentement…
C’est très difficile. C’est un problème très complexe, sur lequel on continue à travailler. Mais nous avons bien d’autres choses à régler. La remontée de files, c’est très urbain, cela ne concerne pas l’ensemble du territoire.

Quels autres problèmes avez-vous à régler ?
Les aménagements routiers, par exemple. Deux tiers des personnes qui se tuent en moto, c’est sur le réseau routier non urbain. Un tiers des motocyclistes décède seul au guidon. Il y a les problèmes de routes, mais aussi le problème de la vitesse en 2RM. La baisse de vitesse, nous l’observons dans les mesures que nous faisons sur les automobilistes, pas sur les motocyclistes. Nous avons un combat à mener, qui est de dire que le Code de la route est le même pour tout le monde.

Encore une fois, vous stigmatisez les motards…
Cela ne fait pas plaisir aux conducteurs de 2RM, mais c’est vrai. Sur une route de campagne, sur laquelle ils croient être tranquilles, ils peuvent se retrouver face à un camion. Dans un virage, là où la route est mal aménagée, ils peuvent perdre la maîtrise de leur engin. Nous voulons nous attaquer à tous les sujets.

Quelle mesure allez-vous prendre en faveur des 2RM ?
Nous allons éditer, avant la fin de l’année, un guide sur l’aménagement des voiries à l’attention des services techniques. Il notifiera, à l’attention de tous les gestionnaires de voiries de prendre en considération la sécurité des voitures, des vélos et des 2RM. Mais il y a aussi des changements de comportements qui sont nécessaires. Nous devons ouvrir la porte au respect réciproque des usagers. Dans l’épreuve du code au permis de conduire, nous introduisons le respect mutuel entre usagers. Cette courtoisie est importante.

Il existe déjà un guide, édité par le Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme (Certu)…
Oui, mais on s’est rendu compte qu’il n’était pas adapté aux motocyclistes. Ce nouveau guide sera estampillé Certu, mais sera élaboré en collaboration avec tous les gestionnaires de voirie.

Mais les maires ont le pouvoir de décision sur leur commune, et il n’y a pas de contrôles sur leurs aménagements routiers…
Là, nous rédigeons ce guide en impliquant les gestionnaires de voiries à tous les niveaux.

Pour en revenir à la circulation inter-files, si elle était apprise dans les écoles, cela permettrait-il d’améliorer les comportements ?
Ce qu’on apprend aujourd’hui au permis, c’est de respecter le Code de la route, et de respecter les usagers. On apprend à ne pas changer de file sans clignotant. Il faut que chacun apprenne et respecte le Code de la route. C’est un principe de base. La vitesse de 50 km/h en ville, c’est l’affaire de tous les usagers, et pas seulement des automobilistes. Nous devons d’abord résoudre ce problème de respect du Code de la route, et ensuite nous nous occuperons des autres pratiques.

Avez-vous mis en place un calendrier, relatif aux expérimentations sur la circulation inter-files ?
On ne peut pas mettre en place un calendrier s’agissant de données techniques sur lesquelles on doit travailler !

Mais en quoi consistent ces expérimentations ? Vous faites évaluer le danger par des professionnels, comme les motards de la police ?
On fera des tests… On ne trouve pas pour le moment le lieu idéal pour l’expérimentation. On y travaille aussi au niveau européen. C’est une des cent questions qui concernent la sécurité routière en moto. Ce n’est pas là où l’on va sauver des vies ! Un tiers seulement des usagers en 2RM se tuent en ville. Et deux tiers des blessures surviennent en ville. La proportion s’inverse sur la route hors des villes. Sur le plan national, la moto représente 2% du trafic, mais 28% des morts.

Ce rapport statistique, que vous mentionnez à chaque conférence, prouve quoi ?
Le motard est un usager vulnérable. Il doit donc comprendre que les limitations de vitesse sont très importantes pour sa sécurité.

Et sur l’équipement du motard, vous avancez à propos d’une éventuelle législation ?
Je crois beaucoup en l’airbag corporel. A des vitesses autorisées, l’airbag peut non seulement éviter des tués, mais aussi des paraplégies et des tétraplégies. Mais c’est difficile à rendre obligatoire car le coût de l’équipement est élevé.

Rendrez-vous obligatoire le port de bandes rétro-réfléchissantes ?
On doit dialoguer avec les motards, sur l’opportunité de s’en équiper. Nous n’allons pas forcément les rendre obligatoires, mais inciter à les porter. C’est aussi le but de notre concertation avec le milieu motocycliste.

Vous avez nommé un « M. Moto », récemment. Quel sera son rôle ?
Il s’agit d’un chargé de mission moto. Il y en aura un par préfecture de département. Ils sont intégrés à l’équipe chargée de la sécurité routière auprès du préfet. Ils ne seront pas déconnectés de la sécurité routière comme avant. Avant, ils étaient dans le milieu de la moto, mais pas en lien avec la préfecture. C’est désormais le cas, et ils pourront relayer notre politique de sécurité routière au niveau local.

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